• Robert Rodriguez est un type tellement cool que même quand il sort un Spy Kids au lieu de bosser sur les suites de Machete et Sin City (ou d'autres projets), je n'arrive pas à lui en vouloir.
    La scène que j'ai choisi cette semaine vient justement de Machete, film dont je n'ai même pas besoin de plus parler que ça tant il est culte, et récent. Si vous ne l'avez pas vu, sachez que cette scène ne spoil absolument rien de l'histoire. Si vous l'avez déjà vu, bah, revoir quelques mètres d'intestins astucieusement utilisés ne pourra pas vous faire du mal. Il est malin ce mexicain.



     


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  • Allez, il est temps de parler de quelque chose de franchement embarassant.

    Je fais partie de cette catégorie de gens très conventionnels qui adorent Tim Burton. Je ne fais pas partie de cette catégorie de gens tout aussi conventionelle qui juge que le travail de Burton a perdu en qualité ces 10 dernières années : j'adore Charlie et la Chocolaterie, je trouve Les Noces Funèbres magnifiques, et Sweeney Todd est sublime, en plus d'apporter un peu de fraicheur et d'éviter la saturation, grâce à un jeu sobre de Johnny Depp et l'absence de Danny Elfman à la composition. Et je n'oublie pas que Burton n'a, au final, que très rarement fait l'unanimité : Beetlejuice a eu des critiques désastreuses, la planète entière hurlait en apprenant que Michael Keaton serait Batman, Mars Attacks a fait un bide aux USA, Sleepy Hollow a été violemment critiqué par les gens ayant lu le bouquin, etc...

    Mais alors son Alice au Pays des Merveilles, doux Jésus, quel bordel! Associer l'univers de Lewis Caroll à celui de Burton était trop évident sur le papier, et n'aurait jamais du voir le jour. Le résultat aurait pu être génial, mais les deux créateurs ont des univers devenus de tels phénomènes de mode que, récupérés par Walt Disney, on ne pouvait que craindre ce qui est arrivé : Alice porte des mitaines, Avril Lavigne braille sur la bande-son, Johnny Depp est à vomir 90% du temps, à glousser dans son personnage extraverti-michael-wonkasparrow-jacksonesque, la musique de Danny Elfman n'a aucune inspiration (le thème principal est un réchauffé de Charlie et la Chocolaterie), et les personnages inutiles et agaçants sont légion (la reine blanche, le chien-chien....). Malgré ce ratage, j'aime quand même voir quelques lueurs d'espoir ici et là, et ai l'impression que Burton avait des idées, que certains personnages auraient pu être intéressants si plus approfondis (quand le Chapelier Fou s'emporte, on retrouve une sensation de perte et de jeu avec le langage s'approchant de l'oeuvre de Caroll, en plus de deviner un personnage assez sombre)...En bref, on a le sentiment d'une commande baclée pour Disney, standardisée au possible, et très superficielle, soit par paresse, soit parce que le réalisateur n'a su comment s'approprier un univers trop "fou" pour lui. Les plus optimistes, dont je fais partie, peuvent espérer que Burton a pondu ce truc vite fait histoire de rendre Disney tout content et de pouvoir, lui, refaire son Frankenweenie... On verra.

    Bref. Alice au Pays des Merveilles est certainement le plus mauvais film de Burton (en concurrence avec ses macaques en 2002, là). Mais peut être que quelques scènes rendent le résultat pire encore, comme cette scène de danse à la fin. On est chez Disney, on sait. Mais faire danser Johnny Depp de cette manière, aussi abruptement, comme ça, à la fin du film, ne fait ressentir qu'embarras et irritation. Michael Jackson est mort, laissez le reposer en paix. Et pitié, que Depp arrête de faire le clown, c'est insupportable. On a pu voir l'acteur dans un bon nombre de situations saugrenues et peut être assez genantes au fil de sa carrière. Mais avec sa danse dans Alice au Pays des Merveilles, il a certainement touché le fond, et Burton signé un des pires moments de cinéma des dernières années, symbole à lui tout seul du naufrage artistique qu'a été le film.

     


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  • affiche blacula

    Titre
    : Blacula
    Réalisateur : William Crain
    Année : 1972
    Avec : William Marshall III,
    Genre : vampire noir, musique funky, ennui


    Blacula fait partie de ses films dont on peut entendre parler un jour et se dire "wouah, je dois voir ce truc". J'y vouais un culte depuis des années, tant le film avait l'air improbable. Et les Simpsons y faisaient un clin d'oeil dans un épisode. Après tout, un film sur le grand père de Blade ou du Vampire de Brooklyn, ça pouvait être funky, non?

    Et le pire, c'est que Blacula commence plutôt bien : en 1780, dans le chateau (qui ressemble à un chalet playmobil) de Dracula, le prince africain Manuwalde a un débat avec le comte sur l'esclavage. Comme ils ne sont pas d'accord (Dracula trouve ça plutôt cool de voir des "sauvages" enchainés), Manuwalde se retrouve vampirisé, enfermé dans un cercueil pour l'éternite et séparé de sa femme. On rigole devant la naïveté des dialogues sur l'esclavage, face à l'absurde de la situation, et aussi en voyant le maquillage des goules dignes d'une parade Disney. Après un générique assez rigolo, nous voilà propulsés dans les années 1970. Le cercueil contenant Manuwalde (rebaptisé Blacula) s'ouvre en plein Los Angeles, et celui-ci va multiplier les victimes, essayant de retrouver son amour perdu. Aaah, les 70's, la blaxploitation et ses clichés : couple d'antiquaires gay rigolos, chauffeuse de taxi qui en a dans le pantalon, médecins et flics blancs racistes, homophobes et fainéants, sa musique funk du début à la fin...Sur la papier, c'est sympa, on pense qu'on va pouvoir un peu de moquer de ce coté un peu ringard et gentimment naïf...

    blacula

    Sauf qu'en fait, c'est juste chiant. Le rythme est mou, la musique funk soupeuse rend ce vampire trop kitch pour être effrayant, mais le personnage reste trop sérieux pour être sympa. Calquant le vampire de Bram Stoker, Blacula s'éprend de Lina, sosie de sa femme morte deux siècles plus tôt (toute ressemblance avec une certaine Mina est une coïncidence). En chemin, il tue quelques personnages anodins, sinon ça serait pas un vrai vampire, sans verser la moindre goutte de sang. Ne serait-ce que sur ce détail là, le film est déjà dépassé par des productions de 10/15 ans plus vieilles...Le maquillage et les effets spéciaux oscillent entre le ridicules (les vampires secondaires) et le plutôt pas mal fichu (le maquillage de Blacula est pas si dégueu), et la transformation en chauve-souris vaut bien celle de Bela Lugosi, 40 ans plus tôt....Blacula est handicapé par un rythme poussif et une absence de second degré qui aurait évité au film de devenir si ridicule et mou en traversant les années. 

    Loin de les idées préconcues rigolotes qu'on peut avoir dessus avant de le voir, Blacula est un vrai film chiant. Sans intérêt esthétique, mou, pas effrayant, pas drôle, pas gore et ringard, on se dit que pour une fois, un remake pourrait faire du bien.

     

    Note finale : 3/10


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  • hugocabret

    Titre
    : Hugo Cabret

    Réalisateur : Martin Scorsese
    Année :  2011
    Avec : Asa Butterfield, Ben Kingsley, Chloe Moretz
    Genre : Aventure tout public, hommage au bon vieux temps qu'il était mieux avant


    Si vous ne savez rien sur Hugo Cabret, que vous ne connaissez pas encore le nom des personnages ni de quoi parle le film, alors allez le voir sans plus vous renseigner. Et ne lisez pas ce qui suit. Voilà. Parce que si le film commence comme une histoire d'un gosse orphelin se débrouillant comme il peut pour vivre et remettre en état un étrange automate laissé par son père décédé, très vite on découvre que le film tourne plus autour de ce vieil homme marchand de jouet un peu bougon, de son identité et de son passé. Ah et aussi, non, le dernier film de Martin Scorsese ne met pas en scène Leonardo DiCaprio dans un rôle violent ou de malade mental, et c'est la première fois depuis presque 10ans.

    Il y'avait donc un gamin d'une dizaine d'années, d'après le film adapté du bouquin de Brian Selznick, qui vivant dans la Gare du Nord à Paris en 1931. Ses deux parents étaient morts, son tuteur absent, il devait piquer des petits pains ici et là, et remonter les horloges de la gare. Et aussi trouver de quoi réparer ce drôle d'automate retrouvé par son père avant de mourir, qui semble ne vouloir s'activer qu'avec une clef en forme de coeur. Le film commence comme le divertissement familiale de Noël typique : pauvre grosse affamé et orphelin attachant, course-poursuite avec un méchant pas trop méchant qui fera plus rire les petits qu'il ne les inquiètera, vieil homme grincheux dont on sait qu'il va devenir gentil...Alors certes, c'est très beau (c'est quand elle est montrée par des étrangers que Paris est la plus belle), très bien filmé, et pour une fois la 3D est belle (pour que je dise du bien de cette aberration qu'est la 3D, c'est qu'elle doit être vraiment réussie), mais on a du mal à y voir un réel intérêt autre que visuel si on a plus de 10ans. On se croirait dans un de ces films pour enfants bien fichus, qui pour une fois ne prennent pas les gosses pour des attardés incapables d'apprécier autre chose que des gags prout-prout en 3D façon L'age des Chipmunks Moches et Méchants de Glace 4 en 3D. On retrouve même un univers assez proche de Burton, avec ce gosse solitaire et son but hors du commun, et cette galerie de seconds-rôles tous passés soit par Burton soit par Harry Potter (allez, on les énumère : Sacha Baron Cohen, Christopher Lee, Helen McCrory, Richard Griffiths, Frances De La Tour, et même Johnny Depp qui vient faire un peu de figuration en peintre, en plus de produire le film). 

    cabret


    Et puis Hugo réussit à remettre son automate en marche, avec l'aide d'une gosse vivant chez ce vieux marchand de jouet aigri et sévère. Et à partir de là, le film va méler élément de l'histoire à la fiction pour devenir un hommage au cinéaste Georges Méliès et à son oeuvre, à l'imagination au rêve et à la créativité. Nous transmettant la nostalgie d'une époque ou l'art et l'artisanat n'était pas encore une production aseptisé à la chaine (le père horloger bricolant avec son fils, les films de Méliès et leurs trucages, le vieux marchand de livres joué par Christopher Lee), Hugo Cabret devient une lutte contre l'oubli du créateur de tant de procédés visuels, tout en permettant au jeune public de découvrir l'existance d'un cinéma muet inventif et libre. Le plus chouette dans cette histoire, c'est que sa fin heureuse a beau rappeler un conte de fée, elle est assez proche de la réalité, Méliès ayant été tiré de l'oubli au début des années 30, faisant mentir Ben Kingsley quand il dit qu'il "n'y a que les films qui finissent bien". Bon, on aura le temps de trouver de nouveau Hugo Cabret un peu long une fois qu'on sait comment tout va (bien finir) mais qu'une énième course-poursuite avec l'inspecteur de la gare apporte un peu de faux suspense de dernière minute, comme pour s'assurer une dernière fois que les plus jeunes ne s'ennuient pas.

    Au final, Scorsese réussit largement à faire un film tout public qui ne soit ni racoleur ni facile, et à rendre un hommage passionné au cinéma muet et à Méliès, sans jamais être pédant. Pas mal pour un débutant.

    Note Finale : 8/10

    cabret kingsley 


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  • Allez, une news juste histoire de reparler de ce film qui a l'air quand même vachement bien. The Woman In Black nous racontera comment un notaire (Daniel Radcliffe) se retrouve embarqué dans une histoire de village hantée paumée quelque part en Angleterre. Vu les bandes-annonce et les photos, le film a l'air sublime. Si les studios Hammer version actuelle avaient produit le très bon Let Me In, remake de Morse, il faut reconnaitre qu'ils n'ont pas su briller plus que ça depuis (Wake Wood, bof bof). The Woman In Black sort le 14 mars en France, et vu le paquet mis sur la promo, les studios semblent bien compter dessus... Ah, oui, la nouvelle affiche : 

    womanblack 


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