• [Critique] Hugo Cabret

    hugocabret

    Titre
    : Hugo Cabret

    Réalisateur : Martin Scorsese
    Année :  2011
    Avec : Asa Butterfield, Ben Kingsley, Chloe Moretz
    Genre : Aventure tout public, hommage au bon vieux temps qu'il était mieux avant


    Si vous ne savez rien sur Hugo Cabret, que vous ne connaissez pas encore le nom des personnages ni de quoi parle le film, alors allez le voir sans plus vous renseigner. Et ne lisez pas ce qui suit. Voilà. Parce que si le film commence comme une histoire d'un gosse orphelin se débrouillant comme il peut pour vivre et remettre en état un étrange automate laissé par son père décédé, très vite on découvre que le film tourne plus autour de ce vieil homme marchand de jouet un peu bougon, de son identité et de son passé. Ah et aussi, non, le dernier film de Martin Scorsese ne met pas en scène Leonardo DiCaprio dans un rôle violent ou de malade mental, et c'est la première fois depuis presque 10ans.

    Il y'avait donc un gamin d'une dizaine d'années, d'après le film adapté du bouquin de Brian Selznick, qui vivant dans la Gare du Nord à Paris en 1931. Ses deux parents étaient morts, son tuteur absent, il devait piquer des petits pains ici et là, et remonter les horloges de la gare. Et aussi trouver de quoi réparer ce drôle d'automate retrouvé par son père avant de mourir, qui semble ne vouloir s'activer qu'avec une clef en forme de coeur. Le film commence comme le divertissement familiale de Noël typique : pauvre grosse affamé et orphelin attachant, course-poursuite avec un méchant pas trop méchant qui fera plus rire les petits qu'il ne les inquiètera, vieil homme grincheux dont on sait qu'il va devenir gentil...Alors certes, c'est très beau (c'est quand elle est montrée par des étrangers que Paris est la plus belle), très bien filmé, et pour une fois la 3D est belle (pour que je dise du bien de cette aberration qu'est la 3D, c'est qu'elle doit être vraiment réussie), mais on a du mal à y voir un réel intérêt autre que visuel si on a plus de 10ans. On se croirait dans un de ces films pour enfants bien fichus, qui pour une fois ne prennent pas les gosses pour des attardés incapables d'apprécier autre chose que des gags prout-prout en 3D façon L'age des Chipmunks Moches et Méchants de Glace 4 en 3D. On retrouve même un univers assez proche de Burton, avec ce gosse solitaire et son but hors du commun, et cette galerie de seconds-rôles tous passés soit par Burton soit par Harry Potter (allez, on les énumère : Sacha Baron Cohen, Christopher Lee, Helen McCrory, Richard Griffiths, Frances De La Tour, et même Johnny Depp qui vient faire un peu de figuration en peintre, en plus de produire le film). 

    cabret


    Et puis Hugo réussit à remettre son automate en marche, avec l'aide d'une gosse vivant chez ce vieux marchand de jouet aigri et sévère. Et à partir de là, le film va méler élément de l'histoire à la fiction pour devenir un hommage au cinéaste Georges Méliès et à son oeuvre, à l'imagination au rêve et à la créativité. Nous transmettant la nostalgie d'une époque ou l'art et l'artisanat n'était pas encore une production aseptisé à la chaine (le père horloger bricolant avec son fils, les films de Méliès et leurs trucages, le vieux marchand de livres joué par Christopher Lee), Hugo Cabret devient une lutte contre l'oubli du créateur de tant de procédés visuels, tout en permettant au jeune public de découvrir l'existance d'un cinéma muet inventif et libre. Le plus chouette dans cette histoire, c'est que sa fin heureuse a beau rappeler un conte de fée, elle est assez proche de la réalité, Méliès ayant été tiré de l'oubli au début des années 30, faisant mentir Ben Kingsley quand il dit qu'il "n'y a que les films qui finissent bien". Bon, on aura le temps de trouver de nouveau Hugo Cabret un peu long une fois qu'on sait comment tout va (bien finir) mais qu'une énième course-poursuite avec l'inspecteur de la gare apporte un peu de faux suspense de dernière minute, comme pour s'assurer une dernière fois que les plus jeunes ne s'ennuient pas.

    Au final, Scorsese réussit largement à faire un film tout public qui ne soit ni racoleur ni facile, et à rendre un hommage passionné au cinéma muet et à Méliès, sans jamais être pédant. Pas mal pour un débutant.

    Note Finale : 8/10

    cabret kingsley 


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  • Commentaires

    1
    Naphtaline
    Lundi 26 Décembre 2011 à 21:21
    Au sujet de notre futur métier
    Il faut qu'on ouvre un cinéma qui répare des horloges ):
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