• Titre
    : The Call of Cthulhu

    Réalisateur : Andrew Leman
    Année : 2005
    Avec : Matt Foyer, John Bolen, Chad Fifer, David Mersault
    Genre : Fantastique, Lovecraft
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 45 min environ


    Adapté de L'Appel de Cthulhu, une des plus célèbres nouvelles de Lovecraft, ce moyen-métrage amateur fait partie, à ce jour, des toutes meilleures adaptations jamais produites des travaux de l'écrivain (avec, par exemple, La Malédiction d'Arkham, superbe film de Roger Corman avec Vincent Price). Réputés inadaptables, les écrits de Lovecraft laissent en effet beaucoup de place à l'imagination, et retranscrire leur atmosphère à l'écran n'a pas donné que du bon (le récent Territoire des Ombres, catastrophique, en est une bonne illustration). Et si Stuart Gordon s'en est si bien tiré à chaque fois, c'est aussi car il a totalement assumé de dévier des écrits d'origine pour s'orienter vers quelque chose de bien plus gore et délirant.



    Avec The Call of Cthulhu, la Howard Philipp Lovecraft Historical Society (HPLHS, société productrice du film) a eu la bonne idée de faire un film comme on en faisait à l'époque où a été écrite la nouvelle, dans les années 20 : en noir et blanc, muet et au format 1:33. Techniquement, l'effet est réussi, et on a rarement l'occasion de se rendre compte de la supercherie. Mais surtout, l'absence de trucages numériques et l'utilisation de procédés vieux de quasimment 100 ans donnent au film une ambiance proche des films fantastiques de l'époque : du mystère, de la brume, des contrastes. La musique est parfaite et le travail de reconstitution, de maquillage, de costume et de décors est à saluer, en particulier la cité de R'lyeh qui semble sortie directement d'un délire expressioniste à la façon du Cabinet du Dr Caligari. Le summum étant atteint lors d'un climax haletant, avec, enfin, l'apparition de Cthulhu, la monstrueuse divinité la plus culte qui soit (il est même dans South Park!). Et comment, avec un budget d'à peine 50000 dollars, ne pas la gâcher? Et bien en jouant à fond la carte du désuet (vive le stop-motion) et, bien sûr, en n'en montrant pas trop, juste ce qu'il faut pour nous satisfaire. Un bon moyen de ne pas ridiculiser le film, mais aussi, jusqu'au bout, de rester très fidèle au support d'origine, où le secret et le mystère restent intacts.

    Belle réussite, The Call of Cthulhu est fidèle aussi bien au récit qu'à l'ambiance de la nouvelle, et réussit même à nous impressionner lors des scènes oniriques et d'un final spectaculaire. Les auteurs du film, conscients de leurs limites, n'ont pas cherché à trop en faire et ont su pleinement tirer avantage de ce qu'ils avaient sous la main pour nous plonger dans l'univers cauchemardesque de Lovecraft comme rarement cela a été réussi.

    Note finale : 8,5/10 


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  • Titre
     : Devil Story - Il Était Une Fois le Diable

    Réalisateur : Bernard Launois
    Année : 1985
    Avec : Véronique Renaud, Marcel Portier, Nicole Desailly, Catherine Day 
    Genre : Horreur, Fantastique, Nanar
    Pays d'Origine : France
    Durée : 1h10 environ


    Récemment édité en DVD par l'excellent site Nanarland, Devil Story est une expérience proche d'une hallucination qu'autre chose. De ce qu'on arrive à y comprendre, il y est question d'un tueur en tenue de SS traquant des touristes qui tombent en panne dans la campagne, et manque de chance, cette campagne est hantée par un agaçant cheval noir (?), une momie (re-?) et un bateau caché dans des rochers (re-re-?).



    Oui, dit comme ça, c'est confus. On pourrait, au vu du pitch, penser à une tentative française de produire un slasher (on est dans les années 80, le budget doit être incroyablement bas) : ça commence très fort, avec des campeurs massacrés à l'arme blanche par un type moche et un couple qui tombe en panne. Cette entrée en matière est un festival de gags involontaires : le vilain qui surgit de la tente en grognant avant de se prendre les pieds dans un fil, la future victime qui gambade l'air pas naturel du tout dans les bois, les gros plans interminables sur des plaies d'où sort une fontaine de sang : les amateurs de séries Z sont aux anges, et Devil Story s'annonce comme une franche rigolade, généreuse en effets gores et maquillages over the top. Et puis, le rythme faiblit. L'histoire se développe sans qu'on n'y comprenne rien : alors y'aurait une paysanne avec un fils idiot et diforme, tellement idiot qu'il se promène habillé en SS, qui enterre des gens la nuit (ou les déterre), une momie qui vomit du fluide bleu accompagné d'une nana jouée par l'actrice principale (qui passe le film à crier de terreur), ce fameux bâteau (on comprend pas non plus ce qu'il fout là), et surtout, un cheval. Pas n'importe lequel : un cheval qui passe le film à gambader, hénir et ruer pendant qu'un vieux essaye de l'abattre en tirant un peu partout au fusil (à gauche, à droite, en l'air). Et ce pendant des heures. Ah et y'a aussi un chat noir qui semble observer tout ça. Le diable, à tous les coups. La dernière partie renoue avec le début délirant quand tout le monde se met à brailler, que le sang gicle et que la pelouse se met à manger des gens (oui, oui).

    Devil Story est un Z, un vrai, avec la moitié de la famille du réalisateur dans l'équipe technique, des acteurs cumulant plusieurs rôles, un scénario incompréhensible, des orages sous un ciel bleu (attendez de voir les éclairs...) et des scènes qui trainent en longueur au delà du raisonnable. Il n'est pas interdit de le comparer à du Ed Wood, en particulier quand la momie erre dans le cimetière avec la nana qui l'accompagne, on n'est pas loin de Plan 9 From Outer Space. Vous l'aurez compris : Devil Story est très drôle à voir à plusieurs, un joli nanar sympathique et sans aucun sens.

    Note finale : 5/10 


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  • Cela fait maintenant un moment que les studios Laïka (Coraline, Paranorman) ont dévoilé les premières images de The Boxtrolls, leur prochaine production. Attendu pour le15 octobre, le film réalisé par Graham Annable et Anthony Stacchi réunira au casting Simon Pegg, Ben Kingsley, Elle Fanning, Isaac Hempstead-Wright, Nick Frost ou encore Toni Collette.

    Il y sera question d'une ville où des trolls vivent cachés sous les ponts et sont accusés, à tort, de voler les enfants des gens "normaux". Un orphelin élevé parmi les trolls devra les protéger d'un exterminateur. Voilà. Et en attendant, voici une nouvelle bande-annonce. 

     


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