• Titre
    : Le Hobbit : La Désolation de Smaug (The Desolation of Smaug) 

    Réalisateur : Peter Jackson 
    Année : 2013 
    Avec : Martin Freeman, Ian McKellen, Luke Evans, Orlando Bloom, Richard Armitage, Evangeline Lilly 
    Genre : Heroic Fantasy 
    Pays d'Origine : Nouvelle-Zélande, USA 
    Durée : 2h40 

    Après un premier volet gentimment insipide qui se laissait regarder sans déplaisir ni passion, on se doutait que les choses sérieuses allaient commencer avec La Désolation de Smaug. A découper en trois films aussi long un livre si court, Peter Jackson risquait forcément d'avoir à faire du remplissage et Un Voyage Inattendu souffrait de ce découpage et ne servait, finalement, que d'introduction. 

    La Désolation de Smaug renoue avec un élément de la trilogie du Seigneur des Anneaux qui manquait cruellement au Hobbit premier du nom : les ténèbres. Les champs en fleurs sous le soleil, c'est bien beau. Mais les ruines pleines de toiles d'araignées sous la lune et les forêts glauques, ça a tout de même une autre allure. Le ton général est aussi plus sombre, la corruption de l'esprit provoquée par l'anneau ou les richesses des nains est évoquée, et les passages où Gandalf laissait la compagnie des nains et de Bilbo sont également développés à l'écran. Là où les puristes hurleront à la trahison plusieurs fois, Peter Jackson se permet des rajouts judicieux par rapport au roman de Tolkien, que ce soit en suivant Gandalf ou en faisant intervenir Legolas ou une femme elfe inexistante dans l'oeuvre d'origine, Tauriel. Si les elfes sont toujours agaçants (Legolas n'arrête pas de faire du surf sur ses ennemis, le roi Thranduil est joué par une enclume, etc...), que le triangle amoureux n'apporte pas grand chose et que l'ennemi apparaissant à Gandalf (sans spoilers!) le fait de manière maladroite, tous ces petits défauts ne gâchent pas le spectacle global. 



    Car Peter Jackson est fidèle à lui même (il s'offre de nouveau un caméo dans les premières secondes du film, s'autorisant même un clin d'oeil au Seigneur des Anneaux) : certes, ça manque de finesse et on a droit à quelques effets visuels particulièrement kitch, mais il reste expert en grosses scènes d'action spectaculaires et divertissantes. La fuite en tonneaux, relativement anecdotique dans le livre, devient ici bien plus épique, et très fun également (l'idée du nain en tonneau rebondissant d'orque en orque est réjouissante). La rencontre avec Smaug évolue en une course-poursuite un poil brouillonne mais totalement folle. Tout est prétexte à nous en mettre plein les yeux, à nous offrir le meilleur spectacle possible. La Désolation de Smaug est bien plus rythmé que le premier film, on ne sentirait (presque) pas passer les 2h40 du film. Et puis il y'a la rencontre avec Smaug, le fameux dragon qui inquiétait tant les fans et dont l'aspect est resté mystérieux jusqu'au bout. Dans Un Voyage Inattendu, LA scène marquante du film était le face à face entre Bilbo et Gollum, et la recontre avec Smaug y fait forcément écho : c'est le moment que tout le monde attendait et craignait. Le dialogue entre Martin Freeman et Benedict Cumberbatch, qui donne ses intonations au dragon, est une réussite. Et si les effets spéciaux du film sont de très haut niveau (les araignées géantes ont de la gueule!), Smaug est un chef d'oeuvre. Rarement les images de synthèse ont été si parfaites, on a l'impression qu'il est vrai, qu'on pourrait le toucher. Il ne fallait pas se planter à ce moment-là, et Peter Jackson s'en tire magnifiquement bien. Dommage que les scènes épiques qui suivent fassent retomber la tension avant un fin en cliffhanger qui, cette fois, nous donne envie de voir la suite. 

    Sans renouer avec l'intensité du Seigneur des Anneaux (l'oeuvre d'origine étant de toute façon incomparable), cette deuxième partie du Hobbit renoue enfin avec le plaisir de se plonger dans l'univers de Tolkien vu par Peter Jackson. Gros spectacle, bestiaire superbe et varié et décors impressionnants : tout y est pour nous offrir un divertissement de haut niveau, n'en déplaise aux pinailleurs qui détestaient le film avant sa sortie de toute manière. On espère juste que la troisième partie réussira à tenir le rythme, car il ne reste pas non plus des milliers de péripéties avant la conclusion.

    Note finale : 8,5/10


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