• [Critique] Gravity




    Titre
    : Gravity

    Réalisateur : Alfonso Cuarón
    Année : 2013
    Avec : Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris
    Genre : Thriller, Drame, SF
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h30 

    Projet que l'excellent Alfonso Cuarón porte depuis des années, Gravity est annoncé partout comme le grand film de l'année, le messie de la SF (genre auquel il n'appartient pas vraiment) au sein d'une année riche en production du genre (Oblivion, Star Trek Into Darkness, Elysium, etc...). Robert Downey Jr et Nathalie Portman ont laissé leurs places à George Clooney et Sandra Bullock au cours du développement du film, et c'est donc le duo que l'on suit au début de cette aventure au scenario minimaliste : deux personnages perdus dans l'espace suite à un accident tentent de s'en sortir. Voilà.

    Gravity n'est pas un film à scenario. Ce n'est pas un film que l'on va suivre en étant perdu dans une intrigue bien ficelée, ou un film qui va nous surprendre par ses twists. Et puisqu'on y est, autant commencer par ce qui est au final la principale faiblesse du film : avec un scenario aussi linéaire, on sent bien que Gravity perd par moments de son souffle, et que le film n'aurait pas pu être plus long (malgré une durée déjà réduite). Mais ce n'est pas ce qui empêche le film d'être monumental, car ce que l'on retient de Gravity ce n'est pas son histoire, tenant en deux lignes, ni forcément la profondeur de ses personnages (les larmes en 3D ou les cris de chien ont bien du mal à faore effet...). Ce qui nous marque le plus, c'est que pendant une heure et demi, Alfonso Cuarón nous a envoyé dans l'espace. Rarement une mise en scène aussi virtuose a su plonger le spectateur dans l'univers du film de manière physique. Il ne s'agit pas de décortiquer le film en analysant les volontés cachées du réalisateur, il s'agit de sensations brutes que l'on éprouve à la vision du film. Et pour ça, Gravity est un film à voir au cinéma, sur grand écran.



    Cuarón utilise à merveille tous les outils à sa disposition pour sa mise en scène, aussi bien sonores que visuels : la musique et les jeux sur le silence sont parfaits, alors que les plans hallucinants s'enchainent, et ce dès le début du film en un plan-séquence sans fin qui nous place en apesanteur d'entrée. La camera aux mouvements fluides et la longueur des plans nous fait flotter avec Sandra Bullock, et nous donne le vertige quand les choses s'emballent. C'est tout simplement du jamais vu, on ne regarde pas le personnage dériver, mais on dérive avec elle. Pour la première fois la 3D devient un élément indispensable au film, Cuarón s'en servant comme d'un réel outil et non un simple moyen de créer du spectacle, et le résultat est à tomber. Au point qu'en fin de film, quand il décide de nous renvoyer sur Terre, la camera, soudain fixe et au ras du sol, vient nous rappeler tout notre poids et la pesanteur terrestre, à tel point que soudain se lever de son siège semble être une épreuve insurmontable.

    Véritable expérience sensorielle, Gravity est un film révolutionnaire dans sa manière de mettre en scène l'espace. Le film n'est pas dépourvu de quelques défauts (trop centré sur Sandra Bullock, scenario prévisible et dont la répétitivité atténue l'impact de certaines scènes, on ne retrouvera jamais les frissons des 15/20 premières minutes), mais ça ne l'empêche en rien d'être monumental. Ce n'est peut-être pas le meilleur film des dix dernières années, ni même de l'année, mais Gravity est probablement le plus marquant et celui dont on reparlera le plus à l'avenir, celui qui fait avancer le cinéma vers de nouvelles dimensions.

    Note finale : 9,5/10


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