• [Critique] L'Au-Delà




    Titre
    : L'Au-Delà (...E Tu Vivrai Nel Terrore! L'Aldilà) 

    Réalisateur : Lucio Fulci 
    Année : 1981 
    Avec : Catriona MacColl, David Warbeck, Cinzia Monreale 
    Genre : Horreur, Fantastique, Zombies! 
    Pays d'Origine : Italie 
    Durée : 1h25 

    Souvent considéré comme l'un des (voire le) films majeurs de Lucio Fulci, L'Au-Delà fait partie de ses célèbres films de zombies (inspirés du succès de Romero avec Zombie), se situant juste après L'Enfer des Zombies et Frayeurs et juste avant La Maison Près du Cimetière. Reprenant de nombreux éléments du magnifique Frayeurs, L'Au-Delà est une nouvelle variation sur le thème des sept portes de l'Enfer et des zombies qui envahissent le monde. 

    Comme souvent chez Fulci, le scenario n'est pas la principale qualité de son oeuvre. A ce sujet, on peut d'ailleurs le rapprocher de son compatriote et contemporain Dario Argento, dont certaines oeuvres misent plus sur l'experimentation et l'ambiance (au pif, Inferno). Mais dans L'Au-Delà, on atteint un niveau assez rare d'incohérences, les personnages sortent d'on ne sait où et le film semble subir fréquemment de longues ellipses totalement aléatoires. On est souvent paumé, les réactions des personnages sont parfois incompréhensibles (la palme revient au médecin qui se moque pas mal que son pote se fasse déchiqueter à coté de lui, rate ses cibles à bout portant et réussit à faire ré-apparaitre des balles de pistolet d'un plan à l'autre) et la logique globale du film nous échappe totalement. Mais si tous ces défauts n'auraient pas fini d'achever un film "normal", le jeu très inégal de certains acteurs et certains effets spéciaux particulièrement kitch auraient porté le coup de grâce à n'importe quelle production. Oui, mais L'Au-Delà n'est pas un film comme un autre. 



    Clairement, le scenario n'intéresse pas Fulci. C'est pour lui un prétexte pour enchainer les scènes d'horreur gores et instaurer une ambiance cauchemardesque et onirique, particulièrement aidé par la musique de son compositeur attitré, Fabio Frizzi. Si l'ambiance générale est moins macabre et sombre que dans Frayeurs, le film contient son lot de passages atroces et sanglants : une crucifixion, une tête éclatée, une femme égorgée par un chien, un oeil crevé par des mygales (qui couinent ?!), etc...L'aspect artisanal des maquillages ajoute du cachet, car même si certains sont maladroits, ils ont bien plus d'identité que les insipides trucages numériques que l'on doit se cogner aujourd'hui. Et puis, L'Au-Delà contient aussi des plans d'une réelle beauté. Qu'il s'agisse de faire apparaitre une femme aveugle au milieu d'un route déserte ou de représenter les Enfers, Lucio Fulci fait preuve d'un talent artistique à la hauteur de sa réputation de "poète du gore". 

    Si L'Au-Delà est donc bourré de défauts qui seraient fatals pour la plupart des films, ils contribuent ici à l'ambiance irréelle et cauchemardesque du film, dont l'atmosphère morbide et les visions hallucinées justifient pleinement son statut d'oeuvre culte. 

    Note finale : 8/10


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