Titre : Les Griffes de la Nuit (A Nightmare on Elm Street)
Réalisateur : Wes Craven 
Année : 1984
Avec : Robert Englund, Heather Langenkamp, Johnny Depp
Genre : Fantastique, Horreur

On est en 1984, Michael Myers a déjà frappé 3 fois et Jason Voorhees (et sa mère) ont massacré de l'ado à quatre reprises au cours des 4/5 années passées. Le slasher se porte bien, merci pour lui. Et avec Les Griffes de la Nuit, c'est au tour de Wes Craven d'apporter pour la première fois sa contribution au genre en créant le personnage de Freddy Krueger, qui rejoint illico les deux zozos cités plus haut dans le top des super-croquemitaines-dont-les-figurines-se-vendent-bien.

Pour faire un bon slasher, il faut les ingrédients d'un slasher : une bande d'ados stupides comme des ados et un tueur invincible qui tue à l'arme blanche. Craven va cependant plus loin que le genre en faisant agir son tueur dans les cauchemars de ses victimes, et c'est là ce qui fait toute la différence et permet à la saga Freddy de se démarquer. Les meurtres prennent une dimension plus folle et onirique, et il devient impossible d'échapper à Freddy. Et puis Freddy, il cause. Contrairement à nos psychopathes masqués, il ne peut s'empêcher de balancer ses petites vannes, et même s'il n'arrive pas encore au niveau d'un Chucky, cela rend le personnage peut-être plus "fun". Le malaise qu'il provoque peut s'apprécier avec le sourire lors de certaines scènes, comme sa première apparition au cours de laquelle ses bras vont s'allonger de manière à la fois grotesque et inquiétante. La folie de Freddy permet de révéler Robert Englund, qui reprendra les griffes et le chapeau dans chacune des suites (soit 8 fois en tout), et est devenue depuis une icone de l'horreur...Mais on découvre aussi un tout jeune Johnny Depp avec une tête de freluquet sans botox, et dont la mort est culte (cf [la vidéo] que j'avais postée y'a quelques temps, attention spoiler!).



Pour Wes Craven, son tueur n'est pourtant pas juste un prétexte à montrer quelques morts sanglantes et originales, les suites surpassent en créativité morbide ce premier film...Il en profite également pour critiquer l'hypocrisie d'une société de menteurs qui n'hésitent pas à se faire justice eux-mêmes. Les parents sont ici coupables de ce qui arrive à leurs enfants, en plus d'être sourds à leurs avertissements, de picoler et d'avoir des coupes de cheveux ignobles. Et puis plus les ados de Craven survivent, moins ils sont cons. Clairement, le réalisateur ne les considère pas (tous) comme de la chaire à canon, et s'efforce de leur donner corps via quelques scènes dramatiques par exemple. Ce qui, forcément, ralentit également le rythme du film. Comme souvent, pour avoir des morts à foison il faudra attendre les suites, qui se reposent souvent sur l'argument du sensationnel pour attirer le public. Rendez-vous raté avec le deuxième, La Revanche de Freddy, alors que le troisième Les Griffes du Cauchemar est particulièrement fun. Un troisième film qui a le bon goût de totalement ignorer l'immonde fin de ce premier film, séquence imposée par les producteurs et qui laisse plus que dubitatif.

Au final, si ce premier Freddy tire un poil en longueur, on en retient tout un tas de scènes cultes (Nancy prend un bain, Johnny Depp fait la sieste, Freddy est dans le papier-peint...C'est fou ce que, dit comme ça, ça ressemble à rien!), et un personnage aux possibilités infinies qui semble ne demander qu'à être exploitées! Oh, et la rue Elm, c'est aussi le nom de la rue où vivent les jouets dans Toy Story. Important, n'est ce pas?

Note finale : 8/10