Titre : Don't Be Afraid of the Dark
Réalisateur : Troy Nixey
Année : 2012
Avec : Guy Pearce, Katie Holmes
Genre : Horreur, Fantastique

Présenté lors des derniers mois au cours de divers festivals, Don't Be Afraid of the Dark a surtout provoqué des réactions sceptiques. Produit par Guillermo Del Toro, le film de Troy Nixey se distingue pourtant par quelques qualités qui ne peuvent qu'être saluées en ces temps de films torchés en deux temps trois mouvements surfant sur les vagues hype de la possession et des trucs pseudo-sensationels filmés par des mecs qui aiment secouer leur camera comme des abrutis "pour faire vrai".

Alors oui, Don't Be Afraid of the Dark nous parle de la peur du noir. Il nous parle aussi d'un enfant à coté de ses pompes qui n'arrive pas à se faire entendre d'adultes toujours aussi sourds, aveugles et obsédés par leurs nombrils. Des stéréotypes que l'on connait, certes, mais au moins on ne nous y cause pas de fantômes-qu'on-sait-pas-trop-si-ça-en-est-des-vrais. Remake des Créatures de l'Ombre datant de 1973, Don't Be Afraid of the Dark oppose ses personnages à des homoncules, qui sont normalement des êtres créés par les alchimistes, maius s'apparentent ici plus à des vilaines fées des dents vivant dans le noir et s'attaquant aux gosses isolés. Difficile d'ailleurs de ne pas penser aux petites fées de Hellboy 2 de Del Toro, au design vaguement proche, mais surtout raffolant elles aussi aussi de dents. D'ailleurs, l'empreinte du réalisateur mexicain est plus que présente, il suffit de voir ce jardin labyrinthique évoquant fortement Le Labyrinthe de Pan.



Soyons clair, Don't Be Afraid of the Dark ne fait jamais vraiment peur, les créatures nous sont trop montrées et trop tôt et le récit manque cruellement de rythme. Mais les soins apportés aux décors et l'ambiance musicale donnent corps au film, qui se laisse regarder sans déplaisir, comme un bon film d'horreur classique sans surprises, certes, mais sympathique. Dans le genre, on peut le rapprocher du récent La Dame en Noir, qui bénéficiait également d'un bel emballage, qui était lui aussi baigné d'une certaine mélancolie, mais qui peinait à faire peur et à nous captiver. D'ailleurs, la musique des deux films est l'oeuvre du même compositeur, Marco Beltrami. Diffile de trouver la moindre trace d'originalité dans cette histoire banale, avec des homoncules à la voix évoquant des murmures "gollumesques", mais la mise en scène, les décors et la photographie sauve Don't Be Afraid of the Dark, qui tient la route malgré sa platitude. Pas de génie, mais du travail bien effectué.

Note finale : 5,5/10