• [Critique] Twixt

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    Titre
    : Twixt
    Réalisateur : Francis Ford Coppola
    Année : 2012
    Avec : Val Kilmer, Bruce Dern, Elle Fanning
    Genre : Horreur, Fantastique, Deux barres au chocolat

    Coppola revenant au fantastique gothique pour la première fois depuis son magnifique Dracula sorti en 1993, c'est plutôt aguicheur. Surtout avec la liberté totale dont il profite en produisant tout seul ses films. Et même si l'on pense encore à son Dracula avec cette vague histoire de vampires, Twixt est un film au budget bien plus modeste et aux ambitions forcément plus initimiste.

    On y suit Hall Baltimore, un écrivain alcoolique à la gloire passée depuis un moment, ayant perdu sa fille dans un accident de bateau, venu dédicacer son dernier roman dans un bled qui n'a jamais entendu parler de lui. D'emblée, Twixt s'annonce comme une succession de mises en abyme, le drame vécu par l'écrivain ainsi que son statut d'ancienne gloire renvoient forcément à la vie de Coppola, et même de Val Kilmer, acteur qu'on ne voit plus vraiment (et c'est bien dommage). Accablé de dettes, il sent qu'une enquête sur un meurtre pourrait lui donner la matière nécessaire à un nouveau roman. Baltimore se met également à vivre d'étranges rêves au cours desquels une jeune fille fantômatique semble l'aider dans son enquête (Elle Fanning, qui est décidément partout)...L'atmosphère étrange de ce patelin paumé, avec son sheriff omni-présent et ses mystères fait penser à un curieux mélange de David Lynch et de Stephen King. Hélas, ce n'est pas pour le meilleur. Car très vite, une forme d'ennui s'installe. Un ennui qui devient hypnotique lors de scènes oniriques très jolie esthétiquement, mais arrivant parfois de manière étrange, à la limite de l'incohérence, avec un Edgar Poe pas franchement indispensable...L'usage d'effets numériques renforce l'impression de flottement que l'on ressent lors de ces scènes, jolies mais souvent maladroites. Car en étant aussi libre, Coppola s'est peut être perdu dans son récit.

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    Il faut dire que Twixt est un grand fourre-tout : enquête policière, démon dans un beffroi à 7 horloges (toutes décalées), vampires, fantômes, récit dans le récit, rêves...C'est un poil confus, tout ça. On a plus l'impression de voir un film d'un jeune réalisateur enthousiaste que celui d'un maitre du cinéma, et la naïveté de certaines scènes vient renforcer ce sentiment : ouh, les gothiques très maquillés qui citent du Baudelaire dans un français atroce...Jusqu'à une fin mélangeant les différents niveaux de lecture amenées de manière maladroite, Twixt nous laisse dans un flou vaguement soporifique, alors que le film se déroule à une lenteur qui nous fait oublier sa courte durée (1h30 seulement!). Sûrement que l'expérience se voulait envoûtante, mais ce n'est pas tout à fait ça. Il reste cependant à Twixt le mérite d'être un film dans lequel le cinéaste s'est senti libéré et en a profité pour exorciser quelques démons, utilisant le moyen d'un film fantastique pour livrer une oeuvre très personelle, et une esthétique agréable à regarder lors des rêves. Coppola semble d'ailleurs conscient des limites de son film si l'on rapproche l'oeuvre du roman que finit par pondre Baltimore.

    Note finale : 6/10


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