• [Critique] The Thing (préquelle)

    the thing affiche

    Titre
    : The Thing

    Réalisateur :  Matthijs Van Heijningen Jr.
    Année : 2011
    Avec : Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton
    Genre : Horreur

    Le truc à la mode du coté d'Hollywood quand on n'a pas trop d'idées mais qu'on a quand même vachement envie d'avoir des sous, c'est de se servir de ce qui a déjà été fait et de le refaire (un remake), parfois dans le but d'ensuite enchainer sur des suites et relancer une saga (un reboot). Mais y'a un truc encore plus hype, c'est les préquelles. Une préquelle, ça raconte ce qui s'est passé avant un film culte depuis un moment (genre l'enfance d'Hannibal, les vieux X-Men quand ils sont jeunes, etc). Parfois, on peut mélanger les deux, et ça donne le Halloween de Rob Zombie par exemple...Ou bien The Thing, de Matthijs Van Heijningen Jr. C'est souvent un peu bidon, mais parfois pas...

    Officiellement, ce film raconte ce qui s'est passé avant l'oeuvre cultissime de John Carpenter, dans la base norvégienne que l'on découvre ravagée et pleine de cadavres dans le film original. L'action se situe donc une poignée de jours avant la version de 1982 et nous raconte ce qui est arrivé à ses pauvres norvégiens, et comment la bébête a été sortie de la glace avant d'aller se frotter à Kurt Russell. En gros, des chercheurs découvrent en Antactique ce qui ressemble à un vaisseau spatial immense, et un corps congelé là depuis, allez, environ 100.000 ans. Une petite équipe d'américains vont donc étudier tout ça en secret. Très vite, la bestiole se sort de son bloc de glace et va tuer le groupe de chercheurs petit à petit. Le principe est le même que dans l'original : la Chose, à partir de n'importe laquelle de ses cellules (une goutte de sang suffit) peut copier à la perfection l'apparence de n'importe quel être vivant. N'importe qui peut donc être cette chose, déguisée. Ca, on connait déjà. Les situations que cela provoque, on connait aussi : doutes, suspections, mutations, la chose court enflammée dans la neige, on nous ressert même un moment l'idée du test sanguin, mais avec un petit twist très intéressant permettant de gagner en incertitudes. On peut donc dire que le déroulement du film tient en grande partie du remake (ce n'est pas anodin si le titre est le même), sans pour autant réussir à instaurer la même tension et la même paranoïa que Carpenter il y'a 30ans. Si à l'époque le film avait su si bien marqué les esprits, c'était en grande partie grace à ses effets spéciaux déments créés par le génial Rob Bottin. En 2011, la Chose est inévitablement en image de synthèse, mais pour une fois on n'y voit ni facilité paresseuse ni absence d'âme, ni ersatz de jeu vidéo. Les effets spéciaux sont impressionnants, soignés, et les moyens actuels permettent d'apprécier dans ses détails une créature à la forme tout aussi chaotique et indéfinissable, toute de tentacules, bouches, griffes et dents, changeant au gré des vies qu'elle ingère, pour un résultat tout aussi Lovecraftien. Les idées d'origine sont respectées, et même reprises ici (la double tête est magnifique), et on sent derrière le travail effectué un réel respect et une volonté de rendre hommage au travail de Bottin.

    the thing mary elizabeth winstead


    Si on se souvient bien du début du film de Carpenter, on saura bien vite qui a une chance de survivre parmi la petite troupe, l'épilogue habile faisant le lien direct entre les deux films. Concernant les personnages, on ne peut pas s'empêcher de remarquer qu'on retrouve un pilote d'hélico americain un peu macho et pas super bien rasé dans un des rôles principaux, qui rappelle un peu beaucoup Kurt Russell dans l'original, qui jouait un type pas bien rasé non plus, americain...et pilote d'hélicoptère. On pense aussi pas mal à Alien, de Ridley Scott : une bestiole de l'espace décime un groupe d'humains pris au piège dans un endroit clos, et y'a une brune dégourdie qui envoie balader sa hierarchie pour prendre les choses en main à l'aide d'un lance-flamme. Quand la Chose attrappe le visage d'une de ses victimes et le tient façon Face-hugger, c'est assez explicite. Si The Thing version 2011 privilégie l'action au détriment d'une ambiance plus opressante dans l'original, on ne sombre pas non plus dans le sensationnel débile et le scénario nous amène assez habilement à l'ouvre mythique de Carpenter (avec quelques facilités, du genre "Qu'avez-vous fait de Lars? - On l'a pas tué", ok, merci pour la précision). 

    Au final, bouder ce film simplement car il s'agit d'un remake déguisé en préquelle serait rater un très bon film d'horreur aux effets spéciaux particulièrement impressionnants, respectueux de l'oeuvre de base. Certes, son intérêt quand on connait le film de Carpenter se borne à un divertissement bien fichu. Mais quand un tout jeune réalisateur s'attaque à un des meilleurs films fantastiques de tous les temps, parvenir à ce résultat est plus qu'honorable. Et n'oublions pas que The Thing du Charpentier a pour base une nouvelle ayant aussi inspiré La Chose d'un Autre Monde à Christian Nyby en 1951.

     
    Note finale : 7/10, un bon moment bien fichu et respectueux de l'original


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