Titre : Men In Black 3
Réalisateur : Barry Sonnenfeld 
Année : 2012
Avec : Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh brolin
Genre : Fantastique, Comédie

Dans les années 90, Barry Sonnenfeld était un réalisateur prometteur, entre les deux Familles Addams et le premier Men In Black, le bonhomme était à surveiller. Et puis il y'a eu Wild Wild West, et surtout Men In Black 2. Deux catastrophes, et depuis, on l'a oublié (malgré ses rôles de producteur ici et là). Assassinés par une suite qui n'aurait pas du avoir lieu (Tommy Lee Jones n'était pas super motivé), les Men In Black tombaient dans les oubliettes de ses icones oubliées des années 90, alors que Will Smith devenait une énorme star. Et puis hop, dix ans après ce triste second épisode, les voilà de retour. 

Et ça n'a pas été simple. On ne va pas revenir sur les différentes difficultés rencontrées lors du tournage, mais pour faire court, mettre au monde Men In Black 3 a été chaotique (caprices de star de Will Smith, scenario inachevé avant le début du tournage, scènes réécrites à l'arrache, etc). Fort logiquement, on pouvait craindre la catastrophe, surtout que le trailer nous annonçait un one-man show horripilant de Smith, et des gags poussifs déjà-vus. Et pourtant, retrouver un générique à la typo inchangée, accompagné de la même musique de Danny Elfman à peine boostée de quelques guitares redonne espoir : on veut y croire. Dommage qu'une première douche froide arrive dès les premières secondes alors qu'une Pussycat Doll apporte un gateau à un prisonnier. Pas de panique, on respire en constatant combien ce prisonnier, le vilain Boris (Jermaine Clement) a du potentiel (merci aux maquillages de Rick Baker, comme d'habitude brillants), même si on est loin d'un Egar "à la peau qui flotte". Le voilà qui s'évade de sa prison lunaire pour se venger de l'homme qui l'a emprisonné et amputé d'un bras : l'agent K. Chouette, on va nous parler de K! Mais alors pourquoi devoir se cogner autant de vannes qui tombent à plat d'un agent J qui en fait des tonnes alors qu'il suffit à Tommy Lee Jones de regarder fixement devant lui pour avoir la classe? L'humour tombe à plat 9 fois sur 10, les gags sont lourds et les débuts du film franchement laborieux. On apprécie juste les caméos de Lady Gaga et Tim Burton, qui succèdent à Michael Jackson et Sylvester Stallone sur les écrans de surveillance des MIB.



Et puis d'un coup, après une faille spatio-temporelle qui donne envie à Will Smith de boire du chocolat au lait, on apprend que K est mort depuis 40ans, et que la Terre va être détruite. J va devoir retourner dans le passé sauver celui qui était son co-équipier il y'a encore quelques heures et que plus personne ne semble connaitre. Et là, un tout autre film commence. On se marre même un peu, le temps d'une vanne sur Obama. En 1969, on navigue moins dans le déjà vu. Et surtout, il y'a Josh Brolin en agent K jeune, et c'est lui le principal intérêt du film. Reproduisant parfaitement les intonations, les mimiques et la voix de Tommy Lee Jones, il est l'acteur idéal pour le rôle. Mais avec une telle performance et une histoire centrée sur son personnage, pourquoi, encore une fois, nous infliger le show envahissant de Will Smith? Pour s'assurer les éclats de rires des 8-11 ans qui vont le trouver "trop cool", probablement. On peut tout de même regretter un dénouement plutôt prévisible, apportant une piètre justification au caractère de K, et un personnage (le caporal) dont le rôle est écrit en lettre de feu sur le front, mais globalement ça se tient. Quelques scènes sont très sympa, commet la baston de fin, et les possibilités qu'offrent les voyages spatio-temporelles suffisent à nous tenir éveillés, malgré un rythme assez poussif.

Après un deuxième film catastrophique, les Men In Black reviennent donc avec une aventure divertissante, ayant pour principal intérêt les souvenirs nostalgiques qu'elle nous évoque...Et la performance de Josh Brolin. On évite largement la catastrophe, et sans être mémorable, Men In Black 3 remplit son rôle de films fun idéal pour profiter de la clim des salles de ciné. Un film que l'on consomme et qu'un oublie aussi vite. 

Note finale : 6,5/10