• [Critique] Maléfique




    Titre : Maléfique (Maleficent)
    Réalisateur : Robert Stromberg
    Année : 2014
    Avec : Angelina Jolie, Elle Fanning, Sharlto Sopley, Sam Riley, Imelda Staunton, Juno Temple
    Genre : Truc Féérique niais 
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h35 environ


    Quand Disney annonce vouloir faire un film live dédié à un de ses méchants les plus charismatiques, la terrible Maléfique de La Belle au Bois Dormant, le projet peut intriguer. Seulement voilà : pour un film audacieux comme Lost Ranger, des perles comme Toy Story 3 ou des films aussi sympathiques que Raiponce, ces dernières années ont aussi été riches en films insipides (Rebelle, Monstres Université, Pirates des Caraïbes 4) ou en purges insupportables (La Reine des Neiges, infame truc tapageur ultra-surestimé). Et si Disney a su si bien gérer la promotion de Maléfique, à grands coups d'images mystérieuses et de bandes-annonce plutôt sombres, le résultat sent mauvais le bonbon bien chimique.



    Certes, Angelina Jolie est parfaite dans le rôle, et oui, ok, il y'a quelque belles images et plans iconiques qui envoient. Visuellement, on n'atteint pas non plus le niveau de guimauve artificielle qui pique les yeux du Alice au Pays des Merveilles de Burton ou du Monde Fantastique d'Oz de Raimi, même si Maléfique est bourré d'immondes créatures en images de synthèse totalement insipides. Et si l'histoire de La Belle au Bois Dormant se retrouve revisitée, c'est pour que ce film-là prenne le moins de risques possibles : vous pensiez voir un film sur une méchante? Que nenni. Venez admirer l'histoire sucrée et colorée d'une fée avec qui on a été méchante, qui fait une vilaine bêtise et se rattrappe à la fin lors d'une happy-end dégoulinante, tout ça parce que bon, vraiment, qui pourrait résister aux gazouillis d'un bébé? Pouah! Mais que le film revisite toute l'histoire pour en faire une version encore plus aseptisée que celle de Disney n'est à la limite pas le pire et pourrait passer, dans le cadre d'un film pour enfants aussi niais qu'inoffensif. Mais non, il faut en plus se cogner l'impression de regarder la recette du blockbuster tout public suivie à la lettre par un réalisateur-pantin (dont c'est la première réalisation après avoir travaillé dans les effets spéciaux de nombreuses années), embauché par la production pour respecter les règles et fournir un produit conformes aux attentes. Tout y est, des personages comiques inspportables (et dire que je trouvais Olaf lourd dans La Reine des Neiges, je ne connaissais pas encore les trois fées de Maléfique) à la mise en scène sans idées qui ne fait que réchauffer un paquet de clichés (et vazy qu'on filme le méchant des pieds jusqu'à la tête quand il marche vers la caméra l'air décidé, et hop, toi, là, le monstre numérique, peux-tu groger face à la camera? Merci. Et Angelina, s'te plait, à la fin tu vas voler partout super vite pour monstrer ta joie et ta libération, comme Harry Potter et tous les super-héros qui volent très vite à la fin parce qu'on est joyeux). Et dans ce gloubiboulga indigeste de clichés, de niaiserie et d'absence totale de créativité, on a tout de même le temps de se demander ce que des acteurs aussi bons vient faire dans cette galère, et il faut bien admettre qu'il y'a queques images qui ont d'la gueule. On pourrait presque saluer l'audace de, comme dans La Reine des Neiges, sous-entendre que le véritable amour est à la fois homosexuel et limite incestueux (mais ils l'ont pas fait exprès). Y'a même un moment ou deux où un début de sourire commence à se former, quand Angelina Jolie essaye de se montrer distante avec Aurore bébé et la traite de mocheté. Mais Maléfique est dans son ensemble bien trop convenu, prévisible et conforme au moule pour divertissement merdique pour faire illusion. Ah, et la belle au bois dormant dans tout ça? Le personnage d'Aurore est si creux qu'elle ferait bien de retourner se coucher, y'a rien à voir.

    De belles promesses et quelques belles images ne suffiront pas à faire passer la pillule : Maléfique suinte la guimauve et les arcs-en-ciel, dégouline d'images de synthèses chatoyantes et déborde de clichés et de niaiseries. Encore une fois, divertissement pour enfant rime avec "produit calibré idiot", et encore une fois on prend les enfants pour des trucs bien trop idiots pour s'emmerder à leur offrir autre chose qu'un bête produit pensé uniquement pour remplir toutes les cases de la "to-do list" et de la rentabilité. Triste. A coté, Blanche Neige et le Chasseur était un chef d'oeuvre.

    Note finale : 4/10 


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