Titre : Lock Out (Lockout)
Réalisateurs : James Mather, Stephen St. Leger
Année : 2012
Avec : Guy Pearce, Maggie Grace, Peter Stormare, Vincent Regan
Genre : Action, SF


Premier film du duo James Mather/ Stephen St. Leger, Lock Out nous parle de MS-ONE,une prison isolée dans l'espace, spécialement conçue pour des meurtriers particulièrement dangereux, dans laquelle la fille du président des U.S.A. se retrouve bêtement coincée. Pour la sauver, la seule solution du gouvernement est d'envoyer un de leurs agents, accusé à tort d'un meurtre dont on comprend pas trop la portée, et qui n'a pas vraiment d'autre choix que d'accepter, même si ça pue l'arnaque à plein nez. En effet, c'est du réchauffé du New York 1997 de John Carpenter, et probablement d'une floppée d'autres films d'action des années 80/90 que je n'ai pas vus. Plagiat? Ne cherchez pas plus loin, Lock Out est produit par et d'après une idée de Luc Besson, le roi des voleurs/plagieurs. Mais au moins, il a du fric pour permettre à de jeunes réalisateurs de se faire un C.V...

Certes l'histoire sent le déjà-trop vu, et l'agent Snow, incarné par Guy Pearce, nous rappelle l'archétype du héros macho de films d'action (jusqu'au petit regard malicieux à la Bruce Willis), Lock Out n'est pas la daube infâme décrite ici et là. La principale force du film est son casting : Guy Pearce semble bien s'amuser dans le rôle du balaise à la répartie facile, Peter Stormare a toujours l'air aussi peu sympathique, Maggie Grace n'est pas que la blonde de service qui couine, Vincent Regan et Joseph Gilgun campent deux tueurs convaincants, l'un autoritaire et l'autre plus "chien fou". On peut même noter la présence de Jacky Ido. Vous savez qui est Jacky Ido? Allez, faites un effort! Mais oui, vous savez, le copain de Mélanie Laurent dans Inglourious Basterds, celui qui joue super mal et sort la réplique "putain, on est censés faire quoi là?" avec le naturel et la conviction d'une plaque d'égout polonaise. Bah là, ça va, il parle moins. Pour le reste, les répliques plus ou moins inspirées de Guy Pearce assurent plus le spectacle que les scènes de baston, au final étrangement rares : dans Lock Out, on passe plus de temps à se courir après qu'à se rentrer dans le lard. Le film souffre d'un étrange paradoxe, d'ailleurs. Avec un budget de 30 millions de dollars (quand même!), et derrière ses ambitions, il fait parfois un peu pauvre...



Prenons les effets spéciaux : visuellement, le film tient la route...sauf lors d'une course-poursuite à motos illisibles et numériques au rendu étrange. Et derrière un casting solide pour les quelques rôles principaux, on peut dire que Lock Out ne contient que des figurants, pour la plupart immobiles à l'arrière plan, et finalement très peu utilisés : on aurait bien aimé en voir un peu plus dans la grande salle où reste l'essentiel des criminels de MS-ONE, par exemple. Derrière ce cache-cache dans l'espace embelli de quelques vannes (quand Snow rencontre la fille du président, son comportement envers elle a beau être gratuit, c'est quand même cool) se cachent de gros vides. Cette impression perdure jusqu'au dénouement trop facile, et un retournement de situation finale auquel on ne comprend pas forcément tout puisqu'on a décroché d'une partie de l'histoire depuis un moment. Sauf qu'entre temps on ne s'est pas ennuyés, Lock Out se laisse très bien regarder, surtout grâce à ses personnages colorés. Et à plagier des maitres, on est sûrs qu'au moins on pique quelques bonnes idées.

Au final, ça se tient. On connait les personnages, on sait comment tout ça va se finir, mais le contrat est rempli : des explosions, des vannes à deux balles par le héros qui a trop la classe et perd jamais son calme, quelques retournements de situations gardent notre attention...Bref, c'est pas très malin et Luc Besson est un gros voleur sans finesse, mais tout ça on le savait déjà. Lock Out n'est pas non plus si con que ça et le talent des acteurs suffit à donner assez d'épaisseur aux personnages pour que le film remplisse son rôle de bon divertissement. Pas plus, mais pas moins non plus.

Note finale : 6,5/10