• [Critique] Les Innocents

    les innocents


    Titre : Les Innocents (The Innocents)
    Réalisateur : Jack Clayton
    Année : 1961
    Avec : Deborah Kerr, Megs Jenkins, Peter Wyngarde,
    Genre : Fantastique, Fantôôôômes


    Y'a des jours comme ça où on regarde un film tout pourri, du type Freddy vs Jason, et d'autre où on se replonge dans un classique des années 60. Adapté la nouvelle La Tour d'Ecrou, de Henry James, considéré comme un classique du fantastique, Les Innocents de Jack Clayton réunit plusieurs noms connus : on retrouve l'écrivain Truman Capote au scénario ou Freddie Francis (réalisateur de plusieurs films notamment pour la Hammer) à la photograhie.

    innocents 

    A la fin du 19ème siècle, une femme (Deborah Kerr) est engagé comme gouvernante pour s'occuper de deux enfants dans une vieille maison habitée uniquement par quelques domestiques et un bon paquet de vilains secrets...Avec son superbe noir et blanc et ses décors splendides, Les Innocents impressionne visuellement et nous plonge dans une ambiance gothique où le vent fait claquer les fenêtres et éteint les bougies, où des boites à musique attendent dans le grenier et où des silhouettes encapuchonnées traversent de grands couloirs en silence. A une époque où la couleur devenait de plus en plus fréquente, le choix du noir et blanc donne au film un ton plus expressioniste et plus contrasté aussi, à l'image de ses personnages. Mais même si il y est question de fantômes, de possession et de suicide, on est loin des films d'horreur gothique de l'époque, tels ceux produit par la Hammer. Ici, on s'intéresse bien plus à la psychologie de cette gouvernante, Mrs Gibbens, qui se retrouve bien seule dans cette grande maison, et de ces deux enfants dont on ne sait pas trop à quel point on peut leur faire confiance. Par cet aspect, Les Innocents a clairement influencé toutes les bonnes ghost-stories "modernes", qu'il s'agisse des productions japonaises ou espagnoles. Les Autres d'Amenabar reprend le même cadre en plus de tirer son titre d'une réplique du film, mais on pense aussi au plus récent Livide de Maury et Bustillo par exemple (dans les deux films une madame Jessel enseigne la danse à une enfant). Peu importe qu'effectivement Mrs Gibbens ait autant d'imagination qu'elle le confesse au début du film ou que la maison soit réellement hantée, ce que veut nous montrer Clayton est plus sa perte de repères, faisant face à des enfants manipulateurs et pervers (le sont-ils vraiment?) et des souvenirs qui hantent encore les habitants de l'endroit. L'horreur se fait même très discrète, les apparitions des fantômes étant plutôt rares, et le final très ambigu laisse planer plusieurs doutes, même si plusieurs scènes semblaient trancher en faveur du fantastique (la gouvernante n'est pas la seule à voir les appritions). 

    Il y'a des films qui vieillissent moins que d'autres. Les Innocents est de ceux-là : grâce à sa mise en scène et son esthétique, le film ne parait jamais ringard ou dépassé et a le mérite d'avoir une fin "sujette à interprétation" loin d'être bidon, contrairement à la plupart de ce qu'on peut voir de nos jours. Comme quoi, faudrait toujours s'inspirer de ses classiques.

    Note finale : 8,5/10 


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