• [Critique] Le Redoutable Homme des Neiges



    Titre
    : Le Redoutable Homme des Neiges

    Réalisateur : Val Guest
    Année : 1957
    Avec : Peter Cushing, Forrest Tucker
    Genre : Horreur, Fantastique

    C'est vers la fin des années 50 que les studios Hammer rencontrent leur public, surtout grâce à leurs films d'épouvante revisitant les mythes du fantastique déjà adaptés par les studios Universal dans les années 30 et 40. En 1957 sort le chef d'oeuvre Frankenstein s'est Echappé, de Terence Fisher, offrant à Peter Cushing un de ses rôles les plus importants. Mais la même année, Cushing part également à la recherche du Yéti dans Le Redoutable Homme des Neiges, sous la direction de Val Guest (déjà réalisateur des Quatermass, premiers gros succès du studio).

    Et alors que le Frankenstein, mais aussi Le Cauchemar de Dracula l'année d'après, marquent notamment par leurs couleurs splendides, Le Redoutable Homme des Neiges est encore en noir et blanc. Ce qui n'empêche en rien de nous en mettre plein les yeux avec de superbes décors (après tout, la neige, même en couleur ça reste blanc et le temple bouddhiste est splendide), tous en studios. On y suit John Rollasson, un botaniste (Cushing, toujours aussi excellent) s'embarquant dans une expédition dont le but est de découvrir le légendaire Yéti afin de prouver son existence. Si Rollasson est un homme intègre, le reste de l'expédition est bien moins reluisant : avec à sa tête un charlatan cupide, elle comporte également un contrebandier ne souhaitant que tuer la créature, mais aussi un pauvre homme pris d'hallucinations dès que le Yéti est proche. Le comportement de ces hommes dès le début (ils n'ont pas payé leurs porteurs), ainsi que celui du scientifique qui accompagne Rollasson dans le temple (il méprise les coutumes tibétaines) permettent à Guest de critiquer le colonialisme de l'Angleterre victorienne, irrespecteux des traditions et laissant des peuples dans la misère. La rancoeur envers les colons se voit d'ailleurs chez chaque autochtone, qu'il s'agisse des revendications des porteurs, ou du mépris du lama et du guide de montagne, qui cherche à leur faire passer un singe pour le Yéti.



    Très vite, l'expédition en montagne tourne mal : un des hommes est blessé, puis meurt accidentellement. Les manifestations des Yétis se limitant à des cris ou un bras poilu apperçu, Le Redoutable Homme des Neiges s'apparente longtemps plus à un film d'aventures qu' un film d'horreur fantastique, les créatures n'étant visibles (et encore, partiellement) qu'à la toute fin.  Et via cette traque, Val Guest et le scénariste Nigel Kneale en profitent pour faire passer leur message sur la barbarie des hommes, venus ici tuer une créature qui vivait tranquillement et pacifiquement, et, au final, se montre bien supérieur à l'homme. De quoi donner au film un intérêt philosophique et la dimension critique que l'on retrouve dans la plupart des films produits par la Hammer. On peut cependant regretter que l'action mette aussi longtemps à démarrer, et que, probablement en raison des moyens de l'époque, on ne voit quasi jamais les Yétis. Le début est un poil longuet, et on se sent frustré de ne pas plus voir des créatures à l'apparence pourtant bien travaillée, leurs visages évoquant une sagesse inaccessible à l'homme.

    Sorti il y'a 55 ans, Le Redoutable Homme des Neiges reste encore ce qui a été fait de mieux sur le thème du Yéti, grâce à l'intelligence de son scénario, et le jeu des acteurs qui donnent corps à des personnages tous intéressants.

    Note finale : 8/10 


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