• [Critique] Le Cerveau Qui Ne Voulait Pas Mourir



    Titre
    : Le Cerveau Qui ne Voulait Pas Mourir (The Brain Than Wouldn't Die)

    Réalisateur : Joseph Green
    Année : 1962
    Avec : Jason Evers, Virginia Leith, Anthony La Penna
    Genre : Fantastique, Horreur, Savant Fou!
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h20 

    Petite série B devenue culte grâce à la promotion que lui ont fait certains réalisateurs des années après (en particulier Tim Burton, qui le cite en référence quand il est d'humeur taquine), Le Cerveau qui ne Voulait pas Mourir est avant tout un film dont le titre attire forcément l'oeil. Forcément! Sinon, vous n'avez rien compris. Un cerveau, et qui en plus refuse de mourir? Génial! Il n'en fallait pas plus, je suppose, pour que cette modeste histoire de savant fou reste dans les mémoires.



    Parce que oui, il s'agit bien d'un film de savant fou. Et on a fini par le comprendre, depuis le mythe de Prométhée jusqu'à Mary Shelley ou les diverses religions monothéistes qui sévissent encore de nos jours : chercher la connaissance, c'est blasphémer! Le cinéma regorge d'histoires reposant sur ce principe (ne serait-ce que tous les Frankenstein, exemple le plus criant), où un homme en avance sur son temps cherche à défier les règles de son époque (très souvent à braver la mort), mais finit toujours par être cruellement puni car nul ne doit s'en prendre à l'oeuvre sacrée du Créateur...En plus de ce coté un peu réac inévitable au genre, Le Cerveau qui ne Voulait pas Mourir réunit bien entendu tous les ingrédients nécessaires, de l'assistant diforme (le Igor de service) qui subit son maitre autant qu'il en est complice (tel Minus dans Minus et Cortex !) à la "chose" cachée dans la cave qui ne doit surtout pas s'échapper, que l'on retrouve aussi bien dans Frankenstein et le Monstre de l'Enfer de Terrence Fisher que dans Frankenhooker de Frank Henenlotter. Ce dernier film s'inspire d'ailleurs énormément du pitch du Cerveau qui ne Voulait pas Mourir, puisque dans les deux films on a un savant dont la copine meurt suite à un atroce accident et dont seule la tête et préservée. Du coup, fort logiquement d'ailleurs, le savant s'empresse de chercher à lui offrir un nouveau corps, ce qui passe par la case meurtre à un moment ou à un autre, bien entendu. Mais dans Le Cerveau qui ne Voulait pas Mourir, le savant fou défie l'ordre moral car il cherche à...Faire des greffes! Et oui. Ce qui nous parait donc bien naïf et désuet aujourd'hui, même si via ses greffes il compte prolonger la vie éternellement et qu'il utilise un serum digne de Herbert West dans Re-Animator pour y arriver. Il faut par contre bien avouer que la première heure du film (qui ne dure pas beaucoup plus) est assez molle, il ne se passe pas grand chose : on a surtout droit à une tête posée sur une table qui n'arrête pas de jacasser avec une porte qui, on nous l'assure, cacherait quelque chose d'immonde (on voit parfois un gros bras poilu en sortir)... On baigne cependant dans une ambiance assez étrange, avec notamment un mannequin au visage défigurée, vivant en faisant venir des photographes chez elle mais dissimulant son visage derrière ses cheveux. Mais pas la peine de s'attarder sur ce qui aurait pu être une idée poétique à la Tod Browning, Fellini ou Burton : ici, et comme bien souvent dans les séries B fauchées, ce qui intéresse c'est le final. Où enfin le monstre apparait, dans une fin qui rappelle furieusement aussi bien Frankenhooker que Re-Animator 2 (le délire visuel étant forcément moindre dans les années 60), et où l'on peut admirer enfin le maquillage de la bestiole cachée. Rigolo, mais il était temps : Le Cerveau qui ne Voulait pas Mourir commençait à s'éterniser. 

    Très classique dans son intrigue, le film ne propose hélas aucun cerveau boudeur qui s'exclamerait face à sa tombe "nan, j'veux pas!" avant d'être pris d'une soudaine soif de vengeance. Dommage. Pour le reste, on a quand même droit à un joli monstre à la toute fin. Mais comme bon nombre de séries B des années 50 à 70 (La Femme Guêpe, La Nuit des Vers Géants, etc...), son titre reste bien plus excitant que le film en lui-même.

    Note finale : 6/10 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :