• [Critique] La Créature de la Mer Hantée




    Titre
    : La Créature de la Mer Hantée (Creature from the Haunted Sea)

    Réalisateur : Roger Corman
    Année : 1961
    Avec : Antony Carbone, Betsy Jones-Moreland, Robert Towne
    Genre : Comédie, Fantastique, Espionnage
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h15

    Au tout début des années 60, entre deux adaptations d'Edgar Poe et au milieu de classiques plus (La Petite Boutique des Horreurs) ou moins (La Femme Guêpe) inoubliable, ce petit filou de Roger Corman, toujours en quête de tournages rapides qui rapportent, croit flairer une bonne idée en profitant du succès de L'Etrange Créature du Lac Noir. Et c'est comme ça qu'il se lance dans un film avec un monstre marin, tourné en 6 jours et qui n'a pas du lui couter bien cher...



    Commençant comme un film d'espionnage, La Créature de la Mer Hantée parait si stéréotypé que bien vite on comprend qu'il s'agit d'une espèce de parodie du genre : voix off monotone d'un héros qui tombe amoureux de chaque fille qu'il croise, codes alambiqués, embrouilles à Cuba...Heureusement que notre super agent (joué par Robert Towne, le futur scénariste de Greystoke, Chinatown et Mission Impossible) se retrouve bien vite en pleine mer, sinon l'URSS aurait pu trembler. On suit donc vaguement une histoire de coffre plein d'or piqué par un gangster americain accompagné en bateau par sa copine qui passe plus de 3 minutes du film à mal chanter, le frère de sa copine qui enchaine les blagues pas drôles et un type un peu bizarre qui passe son temps à imiter des cris d'animaux. On peut ajouter à ça quelques soldats cubains, dont on retiendra un général qui ne parle qu'espagnol (histoire qu'on se rende compte à quel point le son d'origine a mal vieilli quand on le voit en VF) et son colonel qui fait la traduction comme ça l'arrange. On s'en rend bien vite compte : La Créature de la Mer Hantée sent bon le gros nanar, et probablement que Corman, fidèle à lui même, n'avait pas fini d'écrire le scenario quand le tournage a commencé (peut-être même qu'il n'avait pas commencé, tiens!). On enchaine donc les incohérences et les faux-raccords (certains sont sidérants : on revoit la même action deux fois de suite), nous embarquant dans une histoire sans queue ni tête qui va nous amener sur un ile perdue avec une cabine téléphonique sur la plage et une vieille dame qui adore imiter les cris d'animaux, elle aussi. Bref, c'est n'importe quoi, y'a des types qui causent espagnol qui cavalent partout alors que d'autres imitent des vaches, pendant qu'un terrible mafieux et son complice utilisent des petits rateaux et une ventouse pour tuer des cubains et faire croire à des attaques de monstre. Sauf qu'il y'a aussi un vrai monstre, fort heureusement, mais que si j'en parle à la fin c'est pas pour rien : on le voit si peu qu'on aurait pu l'oublier, s'il n'avait pas eu un look aussi "marquant" : il est plutôt mignon avec ses palmes, ses bandelettes et ses balles de ping-pong à la place des yeux. Plutôt rigolo.

    Parodie totalement foutoir, La Créature de la Mer Hantée est assez hallucinant dans le genre, le film est en totale roue-libre et sent bon le tournage à l'arrache sans préparation. Dommage que le rythme soit si mou, car il y'avait de quoi bien rigoler tant le niveau de n'importe quoi est élevé. Bah oui, quand on tourne plusieurs films par an, forcément, y'en a des moins glorieux que d'autres. Allez, la créature est définitivement trop sympathique pour qu'on finisse sur une mauvaise impression.

    Note finale : 4/10 


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