Titre : La Chambre des Tortures (The Pit and the Pendulum)
Réalisateur : Roger Corman
Année : 1961
Avec : Vincent Price, Barbara Steele, John Kerr
Genre : Fantastique, Horreur, Poe


Deuxième film du "cycle" des adaptations d'Edgar Poe par Roger Corman après La Chute de la Maison Usher, on retrouve dans La Chambre des Tortures des éléments récurrents, forcément, à la fois chez Poe et chez Corman. Ainsi, il est une nouvelle fois question d'un homme veuf, vivant seul et tourmenté dans une maison qui le hante, remplie de souvenirs terribles, et peut-être d'une enterrée vivante... Ces souvenirs vont être remués lorsque le frère de sa défunte épouse vient mener l'enquête sur les causes réelles de son décès.



Mais il n'y a pas que thématiquement que l'on se sent chez soi : avec l'éternel Vincent Price dans le rôle principal et cette brume omni-présente en extérieur qui cache le peu de moyens de ces films tournés très vite (8 en 4ans, fallait le faire...), La Chambre des Tortures sent très bon le film gothique des années 60 à la Corman, sorte de version americaine des productions Hammer. On retrouve en effet dans le jeu des acteurs et la richesse des décors de l'intérieur du chateau la même ambiance, la même élégance que dans les films gothiques produits à l'époque par la firme anglaise. L'histoire en elle-même ne se prétant pas forcément à un long-métrage, comme la plupart des nouvelles de Poe, est adaptée par l'excellent scénariste et romancier Richard Mattheson. On suit l'enquête du personnage joué par John Kerr, au cours de laquelle absolument tout le monde va être suspect : Vincent Price, ses domestiques, le médecin...Mais surtout Price, qui le cherche bien : il emprunte des passages secrets quand personne ne le regarde, et est persuadé que sa femme a été enterrée vivante...Certes, il est impossible de ne pas le comparer à La Chute de la Maison Usher, avec lequel il partage énormément de points communs, mais l'oeuvre de Poe étant peuplées de thèmes récurrents il ne s'agit pas vraiment d'un défaut, mais plus d'une cohérence dans l'oeuvre. Et puis, on finit par plonger franchement dans le fantastique, et découvrir la fameuse Chambre des Tortures du titre. Entre le cadavre qui revient à la vie, la possession par un fantôme et la fameuse scène du pendule, La Chambre des Tortures offre son lot de impressionnantes, sublimées par des décors grandioses (oui, la peinture, ça aide). On peut toujours se moquer gentimment du fait qu'à aucun moment on ne se sente au 16ème siècle, mais ce serait une attaque bien basse.

Peut-être pas le plus impressionnants des films de Corman inspirés de Poe, La Chambre des Tortures est cependant un excellent film, qu'il est toujours agréable de voir ne serait-ce que pour la prestation de Vincent Price et le confort que l'on ressent face aux ambiances gothiques typiques de l'époque.

Note finale : 8/10