• [Critique] Godzilla




    Titre
     : Godzilla

    Réalisateur : Gareth Edwards
    Année : 2014
    Avec : Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Ken Watanabe, Bryan Cranston
    Genre : Action, Catastrophe, Monstres Géants!
    Pays d'Origine : USA 
    Durée : 2h environ


    Après avoir été massacré par un blockbuster merdique à la fin des années 90, Godzilla a connu au cours de la décennie passée un second souffle dans son pays d'origine, le Japon, avec des films comme Godzilla Final Wars de Kitamura, sorti en 2004. Des productions qui sont passées plutôt inapperçues pour le grand public, et cette nouvelle version produite par les Etats-Unis a pour but de redonner au gros lézard la célébrité qui lui revient, un an après Pacific Rim et son succès commercial en demi-teinte. 

    En confiant Godzilla au réalisateur de Monsters, la Warner Bros pouvait difficilement faire un choix aussi évident : il a fait un film avec des gros monstres, alors il fera LE film avec LE plus gros des monstres. Dès lors, on pouvait néanmoins craindre que, comme dans Monsters, on n'y voit pas grand chose. Et il faut bien admettre que dans Godzilla version 2014, la bête se fait discrète dans la première partie : elle met un sacré moment à pointer le bout de son nez, et est souvent partiellement dissimulée. Edwards choisit de nous placer du point de vue des humains, pour mieux nous faire ressentir le gigantisme des bestioles. Un choix parfois payant (comme la scène en vue subjective où un parachutiste découvre la bête immense à ses cotés), mais souvent frustrant. D'autant plus qu'à nous placer autant du coté des humains, ce Godzilla là semble nous raconter une toute autre histoire : celle d'un soldat qui veut retrouver sa famille et se retrouve embarqué dans cette guerre. Une histoire dont on se fiche pas mal, puisqu'en plus de recycler quelques thèmes bien lourds sans lesquels on n'a pas de héros (la famille, le sacrifice), ne sert absolument à rien. Le rôle des humains est tout à fait négligeable, ils sont simple observateurs et victimes. Les kaijus sont des forces de la nature, et l'homme ne peut rien pour lutter contre : ce qui est un très bon angle d'attaque, neutralisant d'emblée les débats steriles sur la "méchanceté" de Godzilla (il n'est ni bon, ni mauvais : il représente la nature toute puissante, point) s'avère hélas une des grosses faiblesses du film...



    Car une fois passée une scène d'introduction (oh, tiens, coucou Juliette Binoche!) et un générique particulièrement réussi, on se fout pas mal de ce qui arrive pendant une bonne heure. Le scénario est le plus gros point faible du film, à la fois parce qu'il s'attarde sur des choses dont tout le monde se fiche (les humains qui servent à rien), mais en plus il le fait mal : les personnages sont totalement stéréotypés et creux, c'est poussif et fainéant. A la liste des trucs qui ne fonctionnent pas, on pourrait ajouter la musique d'Alexandre Desplat, étrangement insipide, typique des blockbusters modernes à la Nolan : pas de thème vraiment reconnaissable, quelques percus orientales au Japon, des basses et des nappes d'ambiance... Mouais... Le casting, par contre, est irréprochable, ce qui aide à faire passer la pillule. A vouloir se placer en anti-Pacific Rim avec son ton sérieux et dramatique, ses humains impuissants et ses monstres qui se font désirer, Godzilla aurait gagné à avoir un vrai scénario. Car l'intérêt du film réside dans son spectacle, et là, c'est réussi. Par-ci par-là, la réalisation de Edwards se fait particulièrement inspirée et certains plans restent en mémoire (le HALO en parachute, le MUTO tombant à l'eau), bien aidée par une lumière parfaite. La dernière partie est magnifique, le monstre en lui même est impressionnant de réalisme et de présence. Quand enfin on a droit à quelques plans iconiques et des scènes de baston qui virent au combat de catch (il faut voir comment Godzilla élimine ses ennemis), le film décolle enfin. En bref, quand Godzilla ressemble à du Pacific RimGodzilla devient enfin vraiment intéressant. Et tant pis pour le ton sérieux de blockbuster post-The Dark Knight raté! Le roi des lézards est le plus balaise, et on ne peut que souhaiter au film un carton justifiant une suite qui se la jouerait moins et offrirait ce que l'on veut voir : un gros monstre qui casse tout et pète la gueule à d'autres gros monstres!

    Godzilla assure le spectacle, pas de soucis. Mais alors pourquoi faire semblant de s'encombrer d'un scénario? Car entre la scène d'introduction et le climax, ça traine pour rien sur des trucs dont non seulement on s'en fout mais n'ont en plus pas le moindre impact sur ce que raconte vraiment le film : un gros monstre qui défonce tout et assure le spectacle. Et pour le coup, ça, Godzilla version 2014 nous l'offre. 

    Note finale : 6,5/10 


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