Titre : Dracula 3D
Réalisateur : Dario Argento
Année : 2012
Avec : Rutger Hauer, Thomas Kretschmann, Asia Argento, Marta Gastini
Genre : Fantastique, Horreur, Vampiiiiiires
Durée : 1h40
Pays d'Origine : Italie

Je sais, le vrai titre c'est juste Dracula. Mais Dracula 3D, ça sonne grave mieux. On va pas se mentir, on savait qu'on allait s'en moquer de ce film, hein. Allez savoir pourquoi...Peut-être que c'est l'alliance de "Dracula" et de "3D", ou bien Dario Argento qui semble être devenu fou depuis quelques années, à moins que ça ne soit les premières images du film dévoilées dans une vidéo catastrophique il y'a plusieurs mois...

Ainsi, Dario Argento, légende du fantastique et de l'horreur dans les années 70 et 80 se frotte à Dracula. Intéressant. On aurait aimé y croire, mais après même pas 30 secondes on a déjà laché l'affaire, merci au générique qui ressemble à une cinématique de jeu vidéo des années 90. Kitch à mort, Dracula 3D évoque un étrange mélange entre un épisode de Derrick, un film de Jean Rollin et Tomb Raider (le premier, bien sûr) pour ses effets spéciaux. C'est totalement médusés que nous voyons les acteurs, hagards, réciter leur texte en faisant des pauses entre chaque mot, l'ensemble du casting semblant sous xanax. Le pauvre Thomas Kretshmann, qui retrouve Argento après Stendhal Syndrom, a l'air totalement perdu en Dracula, alternant entre l'apathie totale et une bestialité souvent ridicules (les cent pas en hurlant devant la cheminée, aie). Rutger Hauer débarque dans le film sans trop savoir ce qu'il fout là. Asia Argento nous offre un joli fou-rire lorsqu'elle fait à son tour la vampire, allez savoir pourquoi, ça doit être le regard...Et la pauvre Asia Argento, elle n'est là que pour nous offrir un joli fou rire lorsqu'à son tour elle doit jouer les vampires. Allez savoir pourquoi, peut-être son regard...



Mais là où le film enfonce le clou, c'est dans les libertés qu'il cherche à prendre avec ce qui a déjà été fait. S'éloigner du roman de Bram Stoker, on avait déjà vu. Dans Le Cauchemar de Dracula, par exemple, Jonathan Harker devient déjà un vampire. Et bien là, malgré tout plein d'éléments qui rappellent très fortement le Dracula de Coppola (le Harker chez Argento a un faux air de Keanu Reeves, la scène où Dracula escalade le mur...), Argento nous sidère avec ses innovations sorties de nulle part. Ainsi, Dracula se transforme en plein de bestioles en image de synthèses, mais là où il fait vraiment fort c'est quand il devient une mante religieuse de deux mètres de haut. Oui, fallait oser. Et alors Van Helsing qui tire des balles remplies d'ail, fallait oser aussi. C'est juste du grand  n'importe quoi. Bon, allez, au moins, Dracula fait couler le sang quand il s'énerve, et tant pis si l'effet produit est plutôt comique quand il envoie voler une tête ou pousse un type à se tirer une balle (et on voit la balle retraverser l'intérieur de la bouche, magnifique...).



L'autre soucis de Dracula 3D, c'est que dit comme ça, ça a l'air marrant. Et encore, je n'ai pas évoqué les apparitions de Dracula qui semble se téléporter, ni les plans nichons gratuits et inutiles, ni encore la succube à la frange aussi ridicule que son décolleté. Mais non, le film n'est pas drôle. Argento n'était déjà pas forcément un roi de rythme ou du scenario, favorisant de très belles scènes ou certaines experimentations, mais là c'est à un niveau inquiétant. Dans une ambiance artificielle, en raison des effets spéciaux mais aussi de l'éclairage pensé pour la 3D, on assiste à un néant total. C'est à se demander comment c'est possible. Même si un clône avait remplacé Argento, même s'il était totalement gâteux, il y'a quand même des producteurs, des comédiens...Personne ne lui a dit que quelque chose clochait?

Déjà que les italiens avaient Berlusconi et Eiffel 65, ces pauvres gens doivent maintenant faire avec un réalisateur au passé glorieux qui a perdu les pédales. Maintenant, la grande question est de savoir ce qu'il va nous pondre après Dracula 3D...Y'a de quoi avoir peur.

Note finale : 2/10