• Titre
    : Les Gardiens de la Galaxie (Guardians of the Galaxy)

    Réalisé par : James Gunn
    Année : 2014
    Avec : Chris Pratt, Bradley Cooper, Michael Rooker, Lee Pace, Vin Diesel, Zoe Saldana, Dave Bautista, Glenn Close, John C. Reilly, Benicio Del Toro, Djimon Hounsou
    Genre : SF, Super-Héros, Comédie
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 2h environ


    Quand on pense à Disney et à Marvel, ce ne sont pas franchement les risques artistiques qui nous viennent à l'esprit. Surtout qu'après les bides commerciaux de John Carter ou de Lone Ranger, on imagine mal Disney se lancer dans quelque chose de risqué. Et pourtant, alors que tout le monde connait Iron Man, Hulk, Captain America ou Thor, qui, du grand public, a déjà entendu parler des Gardiens de la Galaxie? Une bande composée, entre autres, d'un raton-laveur qui parle et d'un arbre qui ne sait que dire son nom. Un projet étrange, qui pouvait bider, et qui s'est retrouvé entre les mains du turbulent James Gunn, ancien de la Troma, réalisateur de deux longs excellents (Horribilis et Super), très loin de l'univers Disney, et surtout pas franchement synonyme de carton commercial. 

    Peut-être que c'est le coté un peu barré du projet qui a encouragé Disney/Marvel a laissé à James Gunn les mains libres. Parce que depuis Avengers, on était en droit d'être sceptique : Iron Man 3 était bancal, Thor 2 inintéressant dès qu'on enlevait Loki, Captain America 2 était chiant... Et surtout, les réalisateurs recrutés paraissaient soit peu inspirés (Shane Black) soit inutiles (Alan Taylor), quand ils ne quittaient pas le navire (Edgar Wright avec Ant-Man). Et pourtant, difficile de ne pas reconnaitre la folie et l'irrévérence de James Gunn dans Les Gardiens de la Galaxie, et pas seulement parce qu'une limace de Horribilis se cache dans le décor, ni parce qu'on retrouve Michael Rooker ou Sean Gunn, ni encore pour les sympathiques caméo de Lloyd Kaufman et Rob Zombie (qui, comme dans les autres films de Gunn, prête sa voix). L'enthousiasme de Gunn pour son film et ses personnages est évident, et rarement des personnages Marvel avaient été aussi attachants. On peut trouver Iron Man cool, on peut trouver que Loki a la classe, mais étions-nous attachés à eux? Bof. A la limite le premier Captain America était réussi de ce point de vue là. Ici, les personnages principaux ont tous un coté foireux, psychopathes, à coté de la plaque, qui les rend tous attachants. Comment ne pas être fan du hargneux Rocket Raccoon quand sa première apparition consiste à être dégouté par ses "sales assistés frimeurs" que sont les enfants humains? 



    Là où l'humour était souvent embarassant dans les productions Marvel, il fonctionne parfaitement ici. On se marre même franchement bien : l'évasion de la prison est un moment particulièrement épique et jouissif, les répliques font mouche et même quand il n'est pas question de gag l'ambiance du film le rend incroyablement fun. Peut-être que c'est sa bande-son des années 70-80 qui n'est pas juste là pour "faire cool" mais sont pour Star Lord des souvenirs de sa mère, peut-être que ce sont les décors parfois magnifiques (la planète abandonnée du début, Knowhere : la SF permet ce genre de délires, autant en profiter!), peut-être que ce sont ses nombreuses scènes mémorables (le duel façon western entre Yondu et tout un régiment, Groot face à un groupe d'ennemis, etc...). En tout cas, Les Gardiens de la Galaxie est un réel plaisir à suivre, on s'éclate comme des gosses devant ce spectacle fou et généreux. Comme dans tous les Marvel, les références à l'univers des comics sont bien sûr présentes, jusqu'à la traditionelle scène post-générique à l'image du reste du film : folle, inattendue et allant à l'inverse de toute logique mercantile (pas sûr que ça annonce un prochain film!).

    L'enthousiasme de James Gunn est évident et communicatif. Son amour pour ses personnages aussi. Les Gardiens de la Galaxie n'est peut-être pas le film le plus original au monde, mais ses personnages sont immédiatement cultes. Peut-être ce qui se fait de mieux en matière de spectacle spatial depuis Le Retour du Jedi, de mieux en matière de super-héros (pour Avengers 2, Joss Whedon va devoir en prendre de la graine!). Ce n'est pas seulement le meilleur Marvel à ce jour, mais un des tout meilleurs blockbuster des dernières années. Si seulement celà pouvait encourager les gros studios à se lancer dans des projets un peu plus fous, et à laisser des types aussi cool que Gunn s'en charger librement!

    Note finale : 9,5/10




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  • Titre
    : American Nightmare 2 : Anarchy (The Purge : Anarchy)

    Réalisateur : James DeMonaco
    Année : 2014
    Avec : Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zach Gilford
    Genre : Action, Thriller
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h40 environ

    Il n'aura pas fallu longtemps à James DeMonaco pour réaliser la suite de son American Nightmare, sorti il y'a tout juste un an chez nous. De manière assez incompréhensible, le premier film avait fait un carton. Oui mais là où le pitch évoquait une nuit de non-droit aux Etats-Unis (ce qui laisse imaginer un certain chaos dans les rues), on se retrouvait à suivre une famille dont on n'a rien à faire, enfermée chez elle et harcelée par des petits bourges insupportables joués par de très mauvais acteurs. Une erreur que cette suite se promettait de corriger : cette fois, on aura droit à une purge à grand échelle. Youplaboum.



    Donc le concept, toujours le même, est simple : dans un futur proche, une nuit par an, le meurtre devient légal aux Etats-Unis. C'est la Purge. Et devinez quoi? Quelques heures avant la Purge, un jeune couple qui voulait juste s'enfermer tranquillement à la maison tombe en panne et réalise avec effroi qu'ils vont devoir passer la nuit dehors. Pendant ce temps, un homme prépare une terrible vengeance dont on ne sait pas grand chose. Histoire de faire croire qu'il a quelque chose à dire, James DeMonaco rebalance maladroitement quelques messages sociaux pachydermiques sur les riches qui exploitent les pauvres et n'hésitent pas à comploter et les massacrer pour rester entre eux. Sinon, il est vrai qu'avoir enfin droit à des scènes en extérieur donne au film plus d'intérêt que les couloirs vides du premier. En fait, on passe du home-invasion fauché au film d'action des années 80, avec son héros burné (Frank Grillo, dont la présence est bien supérieure à celle de Ethan Hawke), ses groupes d'ennemis divers et variés (les types aux jolis masques, les gros riches, la vieille folle sur son toit). Le budget a clairement été décuplé et le film fait office de blockbuster pour une production Jason Blum... Mais malgré quelques bonnes intentions, les personnages sont particulièrement stupides (à peu près autant que dans le premier, admirez la scène du diner en intérieur où tout le monde se flingue), la mise en scène de James DeMonaco bien trop proprette pour rendre compte du climat post-apocalyptique qu'il cherche à instaurer... Et surtout, le dénouement est incroyablement mauvais. Je ne sais pas ce qui est le plus puant entre cette fin à l'eau de rose niaise ou la glorification de la vengeance et du meurtre de sang-froid... 

    Après un premier film raté, James DeMonaco sauve les meubles dans une suite plus ambitieuses, où un travail évident à été fourni. Plus fun et bourrin, American Nightmare 2 aurait gagné à avoir un scénariste capable d'écrire une fin moins pourrie et de rendre ses personnages moins idiots. Un cadreur capable de faire une mise au point correcte n'aurait pas été de refus non plus (qu'est ce qu'il y'a comme flous!). Bref, c'est pas encore ça, mais y'a du mieux.

    Note finale : 6/10


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  • Titre
    : Mister Babadook (The Babadook)

    Réalisatrice : Jennifer Kent
    Année : 2014
    Avec : Essie Davis, Noah Wiseman
    Genre : Fantastique, Drame
    Pays d'Origine : Australie
    Durée : 1h30 environ

    Accompagné d'une excellente réputation suite à ses diffusions en festival, Mister Babadook est sorti sur nos écrans avec l'étiquette du "nouveau truc terrifiant" que l'on colle bien rapidement à tout un tas de petits budgets dans lesquels une mère doit faire face à des portes qui claquent toutes seules. Et Jennifer Kent, dont c'est le premier long, se retrouve bien vite comparée à James Wan, le nouveau petit maitre des portes qui claquent.



    Oui, mais Mister Babadook ce n'est pas ça. On pourrait y croire, remarque : une mère seule avec un enfant en bas age (donc on a droit aux peurs enfantines), de la tension entre les deux, et bien entendu, quelques portes qui claquent. Sauf que bien vite, on se rend compte que ce qui intéresse Jennifer Kent, ce n'est pas de claquer des portes dans le vide, ni de demander à ses acteurs de fixer on ne sait trop quoi dans l'ombre. Mister Babadook est un film sur la culpabilité d'une mère, qui refuse d'aimer son gosse parce qu'elle lui reproche la mort de son mari. Un drame psychologique, en fait, où le croque-mitaines est une métaphore des sentiments de la mère. Une bonne idée, bien exploitée par Jennifer Kent, d'autant plus qu'elle tient deux acteurs principaux irréprochables (le petit Noah Wiseman est hallucinant, tantôt attachant, tantôt insupportable). Dommage dans ces conditions que l'aspect fantastique semble si peu l'intéresser, et que chaque scène "de trouille" soit si peu inspirée. Comme trop souvent, le fantôme n'a plus rien d'angoissant quand il se met à agir. Ainsi, quand Mister Babadook vire au fantastique, on n'échappe à aucune des étapes obligatoires du genre, entre la main invisible qui tire quelqu'un, le placard menaçant, l'espèce de possession-qui-effraye-la-famille, etc... Et le sentiment de gâchis est bien là, car le Babadook (une sorte de Nosferatu remixé) avait visuellement du potentiel, que le livre était carrément chouette et qu'il y'avait matière pour offrir un roller-coaster efficace en plus du film que la réalisatrice australienne voulait faire. Là où Bayona réussissait son coup avec L'Orphelinat, Jennifer Kent déçoit : Mister Babadook n'est jamais effrayant, la faute à de nombreuses maladresses mais aussi, visiblement, au désintérêt de son auteur pour l'horreur. Ce qui est d'autant plus frustrant car le reste était vraiment bon, et que le film avait la générosité et la fraicheur des premiers films, que Kent y insufflait indubitablement un souffle et une originalité qui lui font trop défaut dans sa deuxième partie.

    Résultat mitigé, Mister Babadook risque d'être une grosse déception pour ceux qui venaient y chercher leur dose de frisson. Mais il reste la métaphore réussie et la relation entre la mère et son fils, bien plus intéressante que les effets grotesques dont use le film. Mister Babadook aurait pu être une perle rare avec plus d'attention apportée à son boogeyman, mais il n'est "simplement" au final qu'un drame réussi aux touches fantastiques. C'est déjà un bon début!

    Note finale : 7/10 


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  • Titre
    : Vendredi 13 Chapitre 7 : Un Nouveau Défi (Frdai the 13th : The New Blood)

    Réalisateur : John Carl Buechler
    Année : 1988
    Avec : Kane Hodder, Lar Park-Lincoln, Terry Kiser
    Genre : Slasher
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h30 environ 

    Avec l'arc narratif de Tommy Jarvis (le gamin de Vendredi 13 Chapitre 4, que l'on retrouve adulte dans le cinquième et le sixième), la saga Vendredi 13 avait peut-être trouvé ses épisodes les plus intéressants. Enfin. Disons qu'il y'avait plus de recherches que dans les précédents, quoi. Même le cinquième, injustement méprisé des fans pour son twist était plutôt fun. Dans ce septième film, il s'agit de faire revenir Jason encore une fois, après un court rappel des épisodes précédents, et de lui faire tuer tout un tas d'ados. Chouette.



    Pour remplacer Tommy Jarvis, il fallait un nouveau personnage principal "fort" : une ado contrarié avec des pouvoirs psychiques. La saga des Vendredi 13 vient fraichement d'ouvertement plonger dans le fantastique avec le sixième, Jason le Mort-Vivant, alors autant continuer dans cette voie. Du coup, c'est sans le vouloir que notre héroïne utilise ses pouvoirs pour faire ressortir Jason de son lac afin que, comme beaucoup d'attardés mentaux à l'enfance difficile, il puisse accomplir l'oeuvre de dieu : massacrer tout un tas de petits adolescents vivant dans le péché! Jason, ici incarné pour la première fois par Kane Hodder (qui gardera le masque jusqu'au cross-over Freddy VS Jason), est toujours un mort-vivant : ses os sont apparents, il est bien pourri, pas de doute. Alors on ne pinaillera pas trop sur sa lourde respiration sous son masque pour se concentrer sur l'essentiel : les meurtres. On va pas se mentir, la seule raison pour laquelle on regarde un Vendredi 13 c'est pour voir un paquet de jeunes gens idiots et un peu à poil se faire trucider. Peut-être à cause de la censure, les meurtres sont cependant moins sanglants que dans les précédents épisodes, souvent montés de manière à ce que l'on ne voit que très peu de sang... Dommage. Mais cela n'empêche pas de rigoler à quelques occasions : le meurtre en sac de couchage est bien brutal, et trouver une tête coupée dans un pot de fleur est toujours une belle surprise. Sinon, quoi de plus? Bah, comme d'hab, les acteurs sont pas franchement mémorables, le scénario est plutôt gogol et la mise en scène est tout sauf inspirée (on est loin du plan iconique de Jason sortant de sa tombe sous l'orage au début du sixième).

    Quand une saga arrive à son septième film en moins de dix ans (alors que le premier, bien que culte, n'était déjà pas un chef d'oeuvre absolu d'originalité), on sait de toute façon qu'il sert surtout de prétexte pour manger une pizza, et que l'on a aucune attente particulière sinon de passer un moment pas prise de tête où l'on pourra vérifier que le cahier des charges est bien respecté. Dans le cas d'un Vendredi 13, le cachier des charges se résume à plein de meurtres, si possible variés, pas trop de psychologies, quelques ados tout nus, et surtout, surtout, pitié, rien qui puisse stimuler le moindre neurone. Check, au suivant!

    Note finale : 6,5/10 


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  • Titre
    : Halloween 3, Le Sang du Sorcier (Halloween 3, Season of the Witch)

    Réalisateur : Tommy Lee Wallace
    Année : 1982
    Avec : Tom Atkins, Stacey Nelkin, Dan O'Herlihy 
    Genre : Fantastique, Horreur
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h35 environ


    Après l'énorme succès de Halloween de John Carpenter, il est bien évident qu'un paquet de suites ont été produites. Si Halloween 2 de Rick Rosenthal était la suite directe du premier et que John Carpenter avait toujours un oeil sur le résultat (franchement moyen), Halloween 3 s'éloigne un bon coup de ce que l'on connait de la saga Halloween. Et pour cause : il n'y est question ni de Michael Myers, ni de la ville de Haddonfield, et le résultat est bien loin du slasher. Rien que pour ça, Halloween 3 est un film mal aimé des fans.



    Le but est clairement ici d'orienter le ton vers le fantastique, et la fête d'Halloween en toile de fond reste bien le seul et unique lien avec les deux premiers films de la saga. On ne retrouve même pas le fameux thème de John Carpenter, réutilisé par Rob Zombie dans son remake de 2007. Dans Halloween 3 il est question, en gros, d'un type qui vend des masques d'Halloween qui tueront leurs porteurs le soir de la fête. Bien sûr, les masques sont fabriqués dans une étrange usine où son mysterieux propriétaire irlandais semble controler la région autour grâce à d'inquiétants employés. Au casting, Tom Atkins (un fidèle de Carpenter) ne déborde pas franchement de charisme, et son histoire d'amour qui sort de nulle part est le premier indice nous hurlant que le film n'est pas à prendre au sérieux. Des conspirations? Des histoires mystiques de rochers volés à Stonehenge? Un matraquage publicitaire avec un jingle insupportable? Ne cherchez pas plus loin, Halloween 3 est plus proche de la comédie qu'autre chose : le grand méchant pourrait sortir tout droit de Charlie et la Chocolaterie qu'on ne s'étonnerait pas plus que ça. Dommage que le rythme n'y soit pas, que le tout soit bien trop long et que la scène la plus spectaculaire et fun du film arrive aussi vite (une femme découvre l'effet mortel des masques dans une chambre de motel...), parce qu'après il n'y a plus grand chose à voir (à part quelques éclairs bleus bien kitch). Moins sanglant qu'Halloween 2, ce troisième épisode joue la carte des effets moins réalistes, et à part l'impressionnant maquillage de cette fameuse victime dans le motel, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent...

    Il y'a de bonnes choses dans ce film. Quelques idées rigolotes, un ton peut-être pas assez assumé, une ambiance originale. Sauf que le tout manque de souffle, que globalement on s'y ennuie et que le cauchemar d'Haddonfield n'est plus qu'un vague souvenir. Les producteurs ont par la suite réorienté la saga et faisant revenir Michael Myers, ce qui n'a pas non plus forcément toujours été synonyme de qualité.

    Note finale : 5,5/10 


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