• [Critique] La Maison Près du Cimetière




    Titre
    : La Maison Près du Cimetière (Quella Villa Accanto Al Cimitero)

    Réalisateur : Lucio Fulci
    Année : 1981
    Avec : Catriona McColl, Paolo Malco, Giovanni Frezza
    Genre : Horreur, Fantastique, Zombies!
    Pays d'Origine : Italie
    Durée : 1h20

    En l'espace de deux ans, entre 1979 et 1981, Lucio Fulci a signé quatre films fantastique de morts-vivants particulièrement gores et macabres, mais où une certaine élégance dominait. Une période qui avait commencé avec L'Enfer des Zombies (ou Zombi 2), puis avait continué avec Frayeurs et L'Au-Delà, et de laquelle Fulci tire son surnom de Poète du Macabre. La Maison Près du Cimetière vient conclure ce "cycle" avec l'histoire d'une famille venant vivre dans une vieille maison, près d'un cimetière donc, où un chercheur s'est suicidé récemment. 



    Lucio Fulci a souvent accordé beaucoup d'importance aux enfants dans ses films, et c'est ici flagrant : le petit Bob (qui ressemble à Christophe Lambert, le pauvre) voit ce que ses parents ignorent, et c'est au travers de son regard que l'on va suivre cette histoire de maison hantée par de mystérieux sanglots, et surtout une présence meurtrière cachée à la cave. Fidèle à lui-même, le réalisateur italien n'accorde pas toujours à la cohérence de son scénario un rôle central, et on pourrait s'amuser à relever les éléments qui n'aboutissent à rien (la baby-sitter?). Peut-être que c'est pour mieux nous plonger dans l'ambiance qu'il crée, bien aidé par la musique de Walter Rizzati (qui pique ici la place de Fabio Frizzi, compositeur habitué des oeuvres de Fulci). La Maison Près du Cimetière possède tout l'attirail fantastique et gothique qui ne manque que trop de nos jours : mannequins, maison isolée dans le brouillard, tombes vides, etc... Mais il faut aussi compter une nouvelle fois sur des effets gores particulièrement sanglants, et une cruauté que l'on ne peut que saluer dans un film ayant pour personnage principal un enfant. Quand il s'attaque aux zombies, Lucio Fulci a la bonne idée de s'éloigner du mort-vivant classique post-Romero, celui que l'on voit fleurir partout depuis une dizaine d'années et qui vient tout droit de la fin des années 60 et La Nuit des Morts-Vivants. Ici, au lieu du réalisme et de la dimension sociale, on plonge en plein cauchemar aux échos lovecraftiens (un savant fou dans le sous-sol d'une vieille maison, de la folie, du sang, des expériences indicibles), également inspiré du film Les Innocents, ou là aussi des enfants incroyablement ambigus étaient en lien avec des "présences" dans une vieille baraque. D'ailleurs, si la fin est toujours étrange et inattendue (on se souvient de ce cri incompréhensible à la fin de Frayeurs), il est possible de la voir d'une manière qui évoque le film de Jack Clayton.

    La Maison Près du Cimetière est un film d'horreur culte, l'archétype même du film d'horreur fantastique de cette époque, avec sa musique inquiétante, ses zoom à gogo, ses meurtres graphiques et ses fantômes. Bien que n'étant pas aussi extrême que Frayeurs, l'ambiance morbide du film et les trouvailles visuelles de Fulci en font une oeuvre précieuse, toujours impressionnante près de 35 ans après.

    Note finale : 8,5/10 


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