• [Critique] La Maison des 1000 Morts




    Titre
    : La Maison des 1000 Morts (House of 1000 Corpses) 

    Réalisateur : Rob Zombie 
    Année : 2003 
    Avec : Bill Moseley, Sid Haig, Sheri Moon Zombie, Matthew McGrory 
    Genre : Horreur, Comédie 
    Pays d'Origine : USA 
    Durée : 1h20 environ 


    Peut-être déçu par l'accueil que lui a réservé le public, Rob Zombie déclarait récemment que l'excellent Lords of Salem (voir [critique]) serait son dernier film d'horreur. Ce qui serait dommage, tant le chanteur a su s'imposer parmi les meilleurs auteurs du genre ces dix dernières années, et ce dès son premier film, La Maison des 1000 Morts. Ou comment transformer une banale histoire d'un groupe de jeunes qui se font tuer en un délire au style et au ton unique et personnel, posant les bases de l'univers de son réalisateur. 



    Rob Zombie a pu se faire la main pendant des années sur ses clips toujours jouissifs, que ce soit avec White Zombie ou en "solo" à partir de la fin des années 90. Et c'est avec un plaisir certain que l'on retrouve cette ambiance dès le début de La Maison des 1000 Morts, où les faits divers sordides et tueurs en série réels cotoient de vieilles séries B, et où les dialogues sont souvent aussi fun que violents et vulgaires. Visuellement, Zombie use d'effets à foison, rappellant encore une fois l'univers du clip, mais donnant au film sa folie visuelle, avec ses couleurs ultra vives et ses clowns ricanants. Clairement influencé par les deux premiers Massacre A La Tronçonneuse de Tobe Hooper (dont on retrouve l'acteur Bill Moseley), La Maison des 1000 Morts se passe donc dans le Texas des années 70, avec tous les clichés que ça véhicule : flic qui joue au cow-boy, attardé mental ricanant et locaux crados et étranges. Coté casting, tout le monde en fait des caisses, participant à la folie de l'ensemble, de l'excellent Sid Haig à l'insupportable Sheri Moon. Ne souffrant d'aucun problème de rythme (le film est plutôt court), La Maison des 1000 Morts enchaine donc les situations grotesques amusantes et les scènes de torture et de violence bien brutales, accompagné d'une bande-son composée en grande partie par son réalisateur. Jusqu'à un final dément où, lors d'une parodie de messe noire, le fantastique fait finalement irruption et nous laisse avec un des vilains les plus énigmatiques du cinéma d'horreur des dernières années.

    Petite prouesse visuelle, La Maison des 1000 Morts nous plonge dans l'univers déclalé et trash de son créateur. Alors bien sûr, si on connaissait déjà ses clips, dessins et musiques on ne sera pas surpris, mais voir tout ça transposé en film est bien trop jouissif pour ne pas se laisser séduire. Surtout que les films suivants de Rob Zombie perdent ce coté très naïf qui fait aussi le charme de La Maison des 1000 Morts : sur son premier film, Zombie a du s'amuser comme un gosse.


    Note finale : 9/10


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