Titre : Man of Steel
Réalisateur : Zack Snyder
Année : 2013
Avec : Henry Cavill, Michael Shannon, Amy Adams, Russel Crowe, Laurence Fishburne, Kevin Costner
Genre : SF, Action, Super-Héros
Pays d'Origine : USA
Durée : 2h20


Après un retour raté en 2006, Superman passe à son tour par la case reboot. Pour remettre le super héros au slip rouge au goût du jour, il faudra donc repasser par la case origines...et oublier le fameux slip rouge! Motivé par les succès des productions Marvel et la trilogie Dark Knight par Nolan, Man of Steel porte beaucoup d'espoirs pour la Warner Bros. En cas de succès, le studio enchainerait sur un Man of Steel 2 et développerait un peu plus l'univers de DC Comics pour aller vers une Justice League d'ici 2017...

Du coup, reposer autant d'espoirs sur les épaules de Zack Snyder pouvait être risqué : pas sûr que le bide au box-office de son Watchmen (impossible à adapter en film grand public et accessible, de toute façon) ait laissé de bons souvenirs à la Warner. D'autant plus que le réalisateur a plus ou moins enchainé les echecs commerciaux (Sucker Punch étant le dernier en date). Mais en l'entourant de David Goyer au scenario et de Christopher Nolan à la production, ils avaient en tête de canaliser ses délires visuels et de construire quelque chose de cohérent avec les derniers Batman. Du coup, on peut oublier les ralentis ostentatoires dans Man of Steel, ils sont très rares. A la place, on a droit à une caméra tremblotante tout le long (peut-être pour faire "réaliste"), des flous et des surexpositions lumineuses à nous décoller la rétine, et des zoom-dézoom incessants. Un peu comme si Snyder passait au found-footage. Pas sûr qu'on y ait gagné au change. Pour le reste, on est contents de s'attarder plus longtemps sur Krypton, Man of Steel commençant comme un film de science-fiction, avec ses rayons lasers, son conseil des sages et son bestiaire chelou qui grogne en vole. Mais ce n'est pas là où le "mythe" de Superman y gagne le plus à revenir sur grand écran.



En effet, pour une fois on en aura peut-être une autre image que celle d'un boy-scout au sourire Colgate. Henry Cavill, parfait pour le rôle, en met du temps avant de trouver son costume, et on découvre un paria barbu, obligé d'éviter les moqueries des autres. Mais ça ne veut pas non plus dire qu'on se cogne des heures de dialogues introspectifs barbants, non, dans Man of Steel ça cogne aussi. Et quand ça cogne, si l'on peut reprocher le coté illisible de certaines séquences (en raison des défauts dont je parlais plus haut), au moins ça cogne pour de vrai. Superman cogne fort, tout se fait démolir, ça pète dans tous les sens et les scènes d'action dépotent. Au risque de provoquer une indigestion de destructions massives avec les compos de Hans Zimmer en fond (toujours aussi lourdingues) : oui, on l'avait déja compris avec les Batman de Nolan, les americains ont eu du mal à digérer le 11 septembre. La bataille de fin s'éternise, ce qui diminue son impact, même si quelques plans impressionnent (le plan séquence où Superman vole parmi les immeubles, le face à face avec Zod au milieu des ruines...) et que l'ensemble est particulièrement spectaculaire. Mais y'a de quoi choper la migraine, avec cette image qui secoue dans tous les sens et tout ce vacarme...Si vous vous le cognez en 3D, prévoyez du Doliprane. Et dans le genre lourdeur, les allusions au rôle de messie de Superman en deviendraient presque comiques ("bonjour, j'ai 33 ans et je saute avec les bras écartés comme si j'étais déjà cloué au bout de bois").

Man of Steel est un reboot plutôt réussi : on découvre un Superman moins naïf que ce que l'on craignait, avec des scènes d'action qui envoient. Hélas, on en sort aussi avec l'impression que si le film avait duré une demi heure de moins il serait mieux passé. On n'évite pas quelques lourdeurs, mais le contrat est rempli, ce sera un succès et la Justice League verra à son tour le jour sur grand écran, de nouveau sous les ordres de Zack Snyder.

Note finale : 7/10