• [Critique] Cabal




    Titre
    : Cabal (Nightbreed)

    Réalisateur : Clive Barker
    Année : 1990
    Avec : David Cronenberg, Craig Sheffer, Doug Bradley
    Genre : Horreur, Fantasy


    Projet massacré par les producteurs à sa sortie, Cabal de Clive Barker a été amputé de trois quarts d'heure pour ressembler plus à un slasher que ce que voulait en faire son auteur. C'est de cette version coupée que je vais parler, n'ayant pas vu l'extended cut qui a vu le jour il y'a quelques mois. Dans Cabal, Boone, un homme fait des rêves étranges d'un monde de monstres, Midian, situé sous un cimetière. Son psychiatre lui apprend qu'il est schyzophrène et qu'il est en fait un tueur en série, et le fait arrêter. Sauf qu'en fait le psychiatre est le tueur en série, et que Midian et ses habitants existent vraiment.



    Ce qui marque le plus dans Cabal, c'est l'ambition du projet. Narrativement tout d'abord, ce dont les coupes n'aident pas forcément à se rendre compte. On suit un univers parallèle de monstres mutants contraints à se cacher du soleil et du monde, le Peuple de la Lune, un tueur en série, un pauvre type assassiné qui rejoint les mutants de Midian, etc. Au point qu'on s'y perd un peu, il faut l'avouer. Mais c'est surtout visuellement que Cabal marque les esprits : les décors sous-terrain sont magnifiques, les maquillages et les costumes sont impressionnants et nombreux. Le bestiaire de Cabal est riche et varié et les effets gores réussis. L'ambiance étrange et onirique qui s'en dégage est renforcée par la musique de Danny Elfman. On peut s'amuser aussi à admirer David Cronenberg en boogeyman de slasher masqué, ou à noter la présence de Doug Bradley, inoubliable Pinhead dans Hellraiser qui reste fidèle à Barker. Ce que l'on retient de l'histoire de ce film d'horreur et de fantasy à caractère messianique (Boone vient sauver les monstres de la destruction par les hommes), ce sont ces mutants. Dans la tradition des films de monstres, on les découvre plus victime de l'ignorance, la peur et l'intolérance de la société que véritables monstres. Barker est clairement de leur coté, et peut-être que cet aspect a été mis en retrait lors des coupes, mais reste plus que visible. 

    Loin d'être parfaite, cette version de Cabal reste intriguante, mystérieuse, visuellement somptueuse. On a beau avoir l'impression d'un film bordélique, parfois incohérent, et comprendre les frustrations de Clive Barker, n'empêche que l'originalité du film saute aux yeux, ainsi que tout le travail qu'il a nécessité.

    Note finale : 7,5 


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