Titre : Insensibles
Réalisateur : Juan Carlos Medina
Année : 2012
Avec : Alex Brendemühl, Tomas Lemarquis, Irene Montala
Genre : Drame, Horreur

Premier film de Juan Carlos Medina, Insensibles suit la voie ouverte par Guillermo Del Toro ces dernières années : parler de périodes historiques sombres de l'Espagne par le biais de films fantastiques, ou s'en approchant. On pense donc forcément à l'Echine du Diable ou le Labyrinthe de Pan quand il est question de Franco, mais Insensibles est bien plus violent et moins onirique que ces deux films, et surtout, se déroule à plusieurs époques.



On suit donc en parallèle l'histoire d'enfants insensibles à la douleur enfermés dans un hopital isolé dans les années 30 et celle d'un homme à la recherche de ses vrais parents afin d'obtenir une greffe qui lui sauverait la vie. Insensibles impressionne très vite par sa violence : une fillette est brulée vive, un enfant se mange des parties du corps : on se demande où Medina a trouvé ces gosses et comment il a pu tirer autant d'eux. L'horreur se mélange au drame familial, mais aussi au film historique lorsqu'il est question de guerre civile puis de nazisme. Si l'on voit venir rapidement le lien entre le passé et le présent, le scenario reste bien construit et intéressant. Visuellement, Insensibles semble avoir couté bien plus que ses quatre petits millions : l'image est belle, les décors aussi...Bref, on tient plusieurs ingrédients pour faire un grand film. Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher de regretter peut-être quelques effets exagérés, comme la transformation monstrueuse de Berkano ou une fin qui aurait tendance à tirer vers le kitch (les flammes numériques partout et le gros plan sur un visage, avec la voix-off, mouais...). Alors si l'ambiance est glauque et pesante à souhait, l'histoire prenante (on a envie de connaitre le destin de ces enfants) et que les images sont très belles, Insensibles plonge peut-être trop ouvertement dans l'horreur alors que flirter avec le fantastique était une bonne idée. Il reste un film marquant, peu distribué en France (bah oui forcément dès qu'on mutile des gosses, ça passe pas partout, tssk, tssk) d'un réalisateur dont les futurs travaux seront à suivre impérativement!

Note finale : 8/10