Titre : Total Recall, Mémoires Programmées (Total Recall)
Réalisateur : Len Wiseman
Année : 2012
Avec : Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Bill Nighy
Genre : Science-Fiction, Action


J'vais pas vous mentir, je n'y croyais pas une seule seconde à ce remake. En même temps, un remake d'un film culte des années 80 tiré d'une nouvelle de Philippe K. Dick (lol, dick) par le réalisateur d'Underworld et qui sort en plein mois d'août, on n'allait pas en attendre grand chose. Ouais, mais si au moins il pouvait nous divertir un poil, ça serait pas mal. 



Et bien ma foi, c'est raté. Et pourtant les premières minutes du film ne sont pas tout à fait nazes, ça se laisse regarder, y'a un début d'histoire et d'univers...Seulement voilà, disons-le franchement : Len Wiseman est totalement à coté de la plaque. Commençons par ce qui saute aux yeux en premier : l'aspect visuel du film. Il faut croire qu'après 30ans, un film de SF doit toujours être une copie du Blade Runner de Ridley Scott (on pense donc à tout ce qui a suivi, du Cinquième Elément à Minority Report). Pour l'originalité, on repassera. Tous ces décors numériques nous donnent plus l'impression de voir une cinématique de jeu vidéo qu'autre chose, et il s'en dégage une sale impression de platitude. Il faut dire qu'en bon film estival sans intérêt, Total Recall se doit d'être aseptisé et sans saveur. On peut oublier l'ambiance mystérieuse et parfois malsaine du film de Verhoeven : l'action ne se déroule pas sur Mars mais sur Terre, adieu les mutants bizarres, tout est lisse, propre et lumineux. Si il faut commencer à comparer les deux films et la nouvelle, on n'a pas fini, mais si on est choqué par cet univers totalement plat, on est aussi surpris par le manque de décalage et d'humour dans la version de Wiseman. Bien moins ludique que le film de 1990, ce Total Recall se prend au sérieux du début à la fin, et n'arrive qu'à être incroyablement chiant. Entre la volonté de se démarquer du film de Verhoeven et les clins d'oeil qu'il y envoie (la scène des "deux semaiiiines", par exemple), Wiseman semble ne pas trop savoir quoi faire de son film.
 Au niveau des acteurs, et bien...Ce n'est pas la fête non plus. Le pauvre Colin Farrell fait tout ce qu'il peut pour avoir l'air concerné, mais ferait mieux de s'inquiéter sur sa carrière : en être arrivé à tourner des remakes de films des années 80/90 qui se plantent au box-office, ça veut dire être déjà has-been? Avec son air toujours constipé et ses mimiques agaçantes, Kate Beckinsale nous rappelle par son jeu pourquoi on ne la voit jamais ailleurs que dans les films de son mari, et Jessica Biel incarne un personnage si vide qu'elle n'a pas d'autre choix que d'être inutile. Même la promesse d'un Bill Nighy surnageant au milieu de tant de médiocrité ne sauve pas l'affaire : il a droit à 40 secondes à l'écran, maxi. Bref, on passe donc 1h30 à regarder Colin Farrell courir, tirer, sauter dans des explosions au milieu de décors de jeux vidéos tout propres, tout laids, tout faux. Ils ont du se marrer à le tourner le film : "bon bah là tu cours avec l'air enervé de cet écran vert à cet écran vert là-bas".

Pas besoin d'y aller par quatre chemins, hein, Total Recall version 2012, c'est nul. Aucune ambiance, acteurs ridicules, visuel sans intérêt et une intrigue qui se limite à une course-poursuite plate et soporifique, sans aucune ambiguité rêve/réalité pour relever un peu la sauce. C'est super chiant, et le pire, c'est qu'à aucun moment au cours des lignes précédentes je n'ai fait de jeu de mot genre "total rectal" ou "total recalé". 

Note finale : 2/10