• [Critique] Alien VS Predator

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    Titre : Alien VS Predator

    Réalisateur : Paul W.S. Anderson
    Année : 2004
    Avec : Lance Henriksen, Sanaa Lathan
    Genre : Action, SF


    Alors que Prometheus nous émerveille actuellement en salles (et fait pester quelques geeks conservateurs et grognons), revenons sur Alien VS Predator, qui malgré tout porte en lui les graines du projet de Ridley Scott de revenir sur les bases de son mythe. Et si beaucoup considèrent que Alien : la Resurrection de Jeunet est un ratage, il avait néanmoins des ambitions bien différentes de celles de cet AVP de Paul W.S. Anderson (les Resident Evil).

    Et pourtant, la base du scenario est loin d'être catastrophique. Jugez plutôt : Charles Bishop Weyland (joué par Lance Henriksen, faisant donc le lien avec Aliens, le Retour et Alien 3) est vieux et mourant, il finance donc une expédition scientifique dans un coin reculé du monde, après avoir constaté que l'on retrouvait les mêmes sortes de temple à des endroits totalement différents, persuadé d'y faire une découverte importante. Une fois sur place, l'expédition se rend compte que des forces venus de l'espace étaient considérées ici bas comme des divinités, faisant bien peu de cas de notre existence. On tient ici les bases de Prometheus, que Ridley Scott avait en tête déjà à l'époque, ce qui a probablement inspiré les scénaristes d'AVP (et non l'inverse!). Profitant du clin d'oeil à la fin de Predator 2, où l'on voit un crâne de xénomorphe dans une pyramide, Alien VS Predator fait donc s'affronter ces deux monstres. Une idée bourrine, qui pourrait renvoyer à l'Aliens de Cameron, une sorte de gros film d'action dans lequel ça flingue et ça pète qu'on regarde machoire serrée, alors que le casting se fait progressivement décimer.

    avp


    Oui, mais non. Le manque de génie d'Anderson empêche AVP de dépasser le statut de série B pas trop chiante. Une insulte à la saga Alien, qui n'a jamais sombré dans le blockbuster abruti et toujours eu une ambition bien supérieure à ce qui nous est montré ici. Si les créatures se font trop discrètes, leur traitement nous fait presque regretter de ne pas les voir encore moins : les Predators et Aliens ne sont pas inquiétants, les premiers ayant l'air de tortues ninja et les seconds sont tout juste du bétail que l'on massacre à la pelle (il est loin le temps où une seule créature invincible terrorisait tout un équipage). Aucune vraie tension ne se dégage, aucune horreur non plus. Des bestioles se battent de manière illisible mais assez insipide pour que le film reste quasi tous publics, pas de sang, pas de crachat d'acide, pas de corps mutilés...A la place, AVP présente même quelques incohérences par rapport aux deux sagas dont il est tiré (pourquoi une reine attaque-t-elle un Predator porteur d'un bébé Alien? Le fait que les humains ne soient que du bétail sacrifiable ne rend-il pas les deux Predator un peu vain?). Deux légendes sont donc réduites à un divertissement mou du genou, dont les ambitions scénaristiques sont anéanties par un traitement stupide et trop propre. 
    Si Alien VS Predator avait été un divertissement bourrin et decomplexé, on aurait pu lui pardonner ses incohérences et ses facilités. Mais même pas. C'est tout juste un blockbuster pour ados, qui fait au final bien mal à l'image des deux montres qui sont ici ridiculisés. Bon, au moins, il n'y a pas trop de numériques, les bestioles restent jolies. Maigre consolation.

    Note finale : 3/10 


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