• [Critique] Frankenstein Créa la Femme

    frankenstein créa la femme


    Titre
    : Frankenstein Créa la Femme (Frankenstein Created Woman)

    Réalisateur : Terrence Fisher
    Année : 1967
    Avec : Peter Cushing, Robert Morris, Susan Denberg
    Genre : Horreur, Fantastique

    A l'époque, Frankenstein Créa la Femme marquait le retour de Terrence Fisher à la réalisation d'un film basé sur le roman de Mary Shelley, après L'Empreinte de Frankenstein de Freddie Francis. Il s'agit donc du quatrième film du cycle Frankenstein produit par la Hammer, le troisième de Fisher, et le retour du Baron interprété par Peter Cushing après avoir eu les mains brulées (il est donc aidé par un assistant).

    Quand on parle d'un bon Hammer, on pense forcément à de somptueux décors, de belles couleurs, un poil de transgression histoire de secouer un peu le public de l'époque, du sang bien rouge, mais aussi d'un casting solide et d'un réalisateur talentueux. Le retour de Fisher à la réalisation suffit à faire entrer Frankenstein Créa la Femme dans la catégorie "classique". Le jeu à la fois élégant et menaçant de l'impressionnant Peter Cushing justifie à lui seul la vision du film. Voilà pour les stars. Pour le reste, on retrouve donc notre Baron Frankenstein, aidé par un vieux docteur porté sur la bouteille et un jeune assistant, continuant à percer les secrets de la vie et de la mort. Après avoir été mort pendant une heure, il découvre qu'au cours de cette durée, l'âme n'a donc pas quitté son corps, et qu'une resurrection consisterait simplement à faire revenir une âme dans un corps dont on aurait réparé les dysfonctionnements. Depuis le roman de Mary Shelley, le mythe de Frankenstein a été un défi lancé aux dieux (ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle Le Prométhée Moderne), et ce n'est pas chez Fisher que cela va changer. Peter Cushing ne parle-t-il pas un peu de religion lorsqu'il explique que la magie devient science dès que l'on sait l'expliquer et la maitriser? Son personnage se fait d'ailleurs plus sympathique en début de film : il emmène diner le vieux docteur, envoie son assistant acheter du champagne, il se montre peut être moins dur, félicitant même parfois ses collborateurs. Et pourtant, bien vite, dès que la possibilité de mener à bien ses expériences se présente, il n'hésite pas un instant à se comporter froidement pour arriver à ses fins, le prix à payer ne le perturbant pas plus que ça.

    cushing


    Quand enfin le Baron rescussite un cadavre, il s'agit d'une femme qui ne ressemble plus du tout à la créature jouée par Boris Karloff, mais dont l'âme est celle d'un jeune homme décapité qui va la hanter et la pousser à venger la mort des amants qu'ils étaient avant. Dans cette cohabitation masculin/féminin poussant au meurtre, on peut voir les bases de l'excellent Dr Jekyll et Sister Hyde de Roy Ward Baker, sorti en 1971. Parmi les seconds rôles, les trois fils à papa arrogants sont parfaitement insupportables et on n'attend que de les voir payer pour leur comportement...Et c'est là que le principal défaut du film pointe le bout de son nez : malgré une scène pré-générique choc, la violence se fait attendre : très peu de sang coule dans Frankenstein Créa la Femme malgré deux décapitations (surprenant chez Fisher), et la créature ne fait son entrée en scène que dans la dernière partie du film. Rien de suffisant cependant pour nous gâcher le plaisir, d'autant plus que les personnages sont tous assez attachants pour nous intéresser.

    Les Frankenstein de Terrence Fisher, au même titre que ceux de James Whale dans les années 30, n'ont à ce jour toujours pas été surpassés,  et les revoir régulièrement devrait être obligatoire. Surtout qu'il a pu, avec Peter Cushing, développer son personnage comme personne et l'emmener sur de nouvelles voies originales qui n'avaient pas été traitées par Mary Shelley.

    Note finale : 8,5/10


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :