• [Critique] Bloody Mallory : Dans ta gueule, Buffy!

    les démons, elle s'en occupe. Bien.

    Titre
    : Bloody Mallory

    Réalisateur : Julien Magnat
    Année : 2002
    Avec : Olivia Bonamy
    Genre : Fantastique, Action, Horreur, Comédie


    Houuuuuuu, voilà un film avec une réputation bien pourrie! On peut pas vraiment dire que Bloody Mallory, premier long de Julien Magnat, ait fait très bonne impression à sa sortie et soit resté dans les mémoires. Voyons voir : un commando composé d'un transsexuel ultra caricatural, d'une gamine télépathe aux cheveux bleus et de Mallory, une fille en New Rocks avec "Fuck Evil" tatoué sur ses mitaines, combat les forces des ténèbres, qui ont enlevé le Pape pour qu'Abaddon se ramène sur Terre et anéantisse l'humanité. Ah ouais, j'ai oublié de préciser que le commando roule dans un corbillard rose fuchia. Je ne vois pas où est le problème avec l'histoire.

    De fait, Bloody Mallory est mauvais. On va pas pinailler, hein, c'est mal joué, pas super bien mis en scène, les effets spéciaux rappellent Despiser de Philip Cook et le scénario n'est pas des masses inspiré. Voilà, génial, on l'a dit. Allez, histoire de continuer à enfoncer des portes ouvertes, on va ajouter une couche sur la nullité du cinéma d'horreur français, et sa prétention à vouloir copier des modèles bien meilleurs. Voilà, ça aussi c'est dit, génial. C'est la stricte vérité, et ça mène à quoi? Bah, à un constat bien triste et blasant, forcément. On peut passer à autre chose? Reprenons donc sur des bases plus saines. Dans Bloody Mallory, on peut voir des ventres de nonnes exploser dans une eglise un vendredi 13 pour donner naissance à des goules. On peut voir un transsexuel ninja au rouge à lèvre explosif. On peut voir un prêtre latino (nommé père Carras, il faut le faire) se dire catalan et s'exclamer "mamma mia". On peut voir un sosie de La Boule de Fort Boyard parler avec une voix de petite fille. On apprend que Lovecraft et Hitler faisaient partie du même culte, visant à faire revenir sur Terre un ange déchu. On cite le Necronomicon, on tombe sur des démons à la croisée de chemins, un couple s'engueule pour savoir qui a le droit de manger leurs enfants et on entend des extraits de chansons de Diamanda Galas. On fait même exploser la tête à des types chauves tout nus en leur vaporisant de l'eau bénite en aérosol sur la tronche. Et j'en passe.

    Ouais, ça fait cour des miracles


    Voilà. Vous commencez peut être à vous rendre compte du potentiel de Bloody Mallory et sa réalisation entre le clip, le jeu vidéo et le nawak-satanico-lol-power-burzum. Derrière ce grand n'importe quoi se cache probablement un vrai amour du genre, une volonté de faire un bon film de série B bien barré. Alors évidemment, c'est bancal, naïf, parfois abhérrant dans ses rebondissements et ses incohérences, et on peut trouver ça chiant. Et puis souvent, pendant le film, comme pris d'un éclair de lucidité, on se dit "attends, j'ai bien vu ce que j'ai vu? J'ai bien entendu ce que j'ai entendu?". Bloody Mallory passe devant nos yeux comme une hallucination d'une heure et demi. Trop maladroit et bordélique pour vraiment faire rire au premier ou second degré, mais trop généreux et barré pour le condamner radicalement, c'est typiquement le film parfait pour boire quelques bières avec des potes un peu débiles. On a beau pinailler, ça reste vachement plus rock'n'roll que Buffy, moins prétentieux que Blade et moins chiant qu'Anne Rice!

    Voilà, Bloody Mallory est un navet. Un condensé de trucs à ne pas faire, de facilités scénaristiques, de références qui ressemblent vachement plus à des emprunts pas discrets, de personnages caricaturaux, de répliques merdiques et de scènes ridicules. Et pourtant, je suis à peu près sûr que si un jour j'ai la possibilité de faire un film, j'aimerais qu'il donne au moins autant envie de porter des lunettes de soleil, qu'il soit aussi fourre-tout et cool que Bloody Mallory. Que le grand Cthulhu nous garde!

    Note finale : 3/10 si on se trouve crédible. 
                     666/10 si on écoute Punish Yourself et qu'on est persuadé que Lady Gaga est un reptilien. 

    Salut.  


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