• [Critique] Batman - The Dark Knight Rises

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    Titre
    : Batman - The Dark Knight Rises

    Réalisateur : Christopher Nolan
    Année : 2012
    Avec : Christian Bale, Tom Hardy, Gary Oldman, Anna Hathaway, Joseph Godron-Levitt, Morgan Freeman, Michael Caine, Marion Cotillard
    Genre : Super-Héros, Action

    Peut être le film le plus attendu de l'année, The Dark Knight Rises vient mettre une fin aux Batman de Nolan, dont le succès critique et commercial a permis d'oublier l'horrible Batman & Robin, et de faire du réalisateur britannique un des créateurs de blockbusters les plus importants. Sortant dans un étrange contexte (la tuerie d'Aurora relance une énième fois ce débat vaseux sur l'influence de l'art sur des esprits déjà tordus...), le film se déroule 8 ans après The Dark Knight. Gotham est devenue une ville sûre, Batman n'a plus de raison de se montrer et ça tombe bien : Bruce Wayne vie en hermite, et son alter-ego masqué est de toute façon pris pour le meurtrier du héros Harvey Dent.

    D'entrée, on plonge en plein dans l'ambiance voulue par Nolan : le ton est très sérieux, grave même. On découvre l'impressionnant Bane lors d'une scène spectaculaire d'attaque d'avion rappellant qu'en effet, Nolan aime tant parler de l'Amerique post-11 septembre, toujours traumatisée par le terrorisme. Mais il y ajoute également un contexte de crise économique, que ce soit via ce Bane qui souhaite faire s'effondrer cette société, Selina Kyle (Catwoman ne sera jamais nommée) qui vole aux plus riches ou même Bruce Wayne, dont la fortune n'est plus qu'un vague souvenir. Comme on pouvait s'en douter, Batman passe au second plan : Nolan s'intéresse à sa multitude de personnages et ne fait revenir son héros qu'après une bonne heure de film. Sans le Joker pour assurer le show, The Dark Knight Rises est forcément moins jouissif et ludique, moins chaotique que son prédécesseur. Par contre, il se fait plus intense (il faut voir ce que Tom Hardy arrive à faire passer sans que l'on voit sans visage) et plus apocalyptique (le plan de Bane ne rigole vraiment pas). Si l'on a moins envie d'applaudir régulièrement, le film est plus prenant et captivant. Dominant un casting parfait, Christian Bale incarne un Bruce Wayne remis au premier plan, et qui devra faire face à une nouvelle forme d'initiation, rappellant forcément Batman Begins. Et alors que Joseph Gordon-Levitt et Anne Hathaway sont deux bonnes surprises, on est déçus de voir Marion Cotillard complètement se louper sur sa dernière scène, la rendant ridicule par son jeu maladroit. Un dérapage qui a d'ailleurs pas mal fait ricaner dans la salle.

    bane

    Alors certes, le film contient ses petits défauts. Christopher Nolan a parfois tendance à alourdir son propos en l'expliquant un poil trop, histoire d'être sûr que tout le monde a bien compris, surtout à la fin qui aurait gagné à perdre quelques plans. Ou à l'inverse, certaines ellipses peuvent déranger, que ça soit dans le scenario (comment Wayne fait-il pour aller du Moyen-Orient à Gotham en quelques heures, alors qu'il est ruiné et totalement démuni?) ou la mise en scène (la mort hors champ d'un flic et la découverte immédiate de son cadavre la seconde d'après, par exemple, rend la scène moins maqruante que ce qu'elle aurait pu être). Restant fidèle à sa démarche, Nolan fera aussi crisser des dents les geeks élitistes, ravis de pouvoir trouver la moindre faille pour cracher leur déception (et montrer à quel point ils se sentent supérieurs à la masse aveugle) face à ce qui n'est clairement pas traité comme un film de super-héros. Gardant son approche ultra-réaliste, il se refuse à iconiser son héros plus que ça, rendant peut être les scènes d'action un poil trop "plate" (si l'on compare à Avengers, dont le but était totalement différent), ou passe trop rapidement sur des événements très forts (le premier affrontement entre Bane et Batman dans les égouts, et sa fameuse conclusion). New-York n'est d'ailleurs plus du tout déguisée et n'a de Gotham que le nom...Et pourtant, il se dégage de la bataille finale sous la neige un souffle épique inédit jusqu'ici dans sa saga. Tout le final d'ailleurs ressemble à des concessions de Nolan faites pour rendre le film peut être plus "spectaculaire", le faisant dévier du thriller pour aller vers quelque chose de plus épique. Mais ce n'est pas un mal, loin de là, et Batman finit par enfin avoir droit à son traitement de luxe.

    Faisant peut-être moins effet immédiatement que The Dark Knight, qui reposait en grande partie sur les épaules de Heath Ledger, ce Batman là se hisse pourtant à un niveau supérieur, peut-être plus ambitieux. The Dark Knight Rises est donc un excellent divertissement et qui se doit d'être apprécié comme tel, malgré son ton particulièrement grave. C'est du cinéma à grand spectacle,  pas une révélation spirituelle, et il serait grand temps d'apprécier le travail de Nolan comme tel, au lieu d'en faire un messie, que ce soit pour l'encenser ou le rabaisser.

    Note finale : 8/10


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  • Commentaires

    1
    Naphtaline
    Dimanche 29 Juillet 2012 à 23:00
    (...)
    "Hope is really the key to torture"
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