• Dead Snow 2 : Red vs Dead aura sa première mondiale au festival de Sundance, qui aura lieu dans la deuxième moitié du mois de janvier. En attendant de savoir si le film de Tommy Wirkola tiendra ses promesses (plus fun, plus fou, plus sanglant), voici un premier teaser... Et pour le moment, on peut dire que ça a l'air plutôt bien parti pour être du gros n'importe quoi !

     


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  • Titre
    : Dracula

    Réalisateur : Tod Browning
    Année : 1931
    Avec : Bela Lugosi, Dwight Frye, Helen Chandler, Edward Von Sloan
    Genre : Fantastique, Epouvante
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h15


    Deuxième adaptation majeure du roman de Bram Stoker, le Dracula de Tod Browning est aussi la première "officielle", puisque le magnifique Nosferatu de Murnau n'avait pas les droits d'adaptation. Tod Browning s'y connait en vampires, puisque quelques années plus tôt il réalisait Londres Après Minuit, mythique film muet totalement disparu dont il a également signé le remake parlant en  1935 avec La Marque du Vampire. Et c'est d'ailleurs avec Lon Chaney, vedette entre autres de Londres Après Minuit, que Tod Browning devait tourner ce film. Hélas, le décès de l'acteur a amené un relatif inconnu à l'époque à prendre sa place : Bela Lugosi, qui tenait alors le rôle du sinistre comte au théatre.



    Prenant quelques libertés avec le roman afin de le simplifier, Tod Browning déplace la quasi totalité de l'action à Londres. En fait, son Dracula est plus proche d'un drame mondain que d'un spectaculaire film d'horreur : l'action se déroule essentiellement en intérieur, et l'ensemble repose plus sur les dialogues que sur des effets spéciaux d'ailleurs presque inexistants (peut-on parler d'effets spéciaux face à des chauves souris en plastique pendues à un fil ? ). Le minimalisme du film est d'ailleurs amplifié par l'absence totale de musique, à part lors du concert ou lors du générique de début, avec le Lac des Cygnes en fond. Un choix respecté lors de la récente réédition en blu-ray du film, et l'on peut donc oublier la partition composée par Philip Glass dans les années 80. Ce silence plonge le film dans une ambiance étrange, déjà instaurée par un montage qui nous parait parfois bizarre : d'une courte durée, le film ne montre jamais la moindre canine de vampire et les morsures sont bien sûr pudiquement cachées. Peut-être que l'implication de Tod Browning dans le projet était aussi moins forte après la mort de l'acteur qu'il souhaitait, laissant à Karl Freund le soin de réaliser plusieurs scènes. Il en résulte un sensation de flottement surréaliste et pas désagréable, amplifiée par les apparition hallucinées d'un Renfield au regard possédé. Mais ce Dracula-là marque également les esprits grâce à son interprète, Bela Lugosi, au jeu particulièrement théatral qui surjoue même l'immobilisme et dont les mimiques et mouvements sont désormais cultes. Au point que l'acteur n'a jamais réellement pu quitter ce rôle, se faisant même enterrer avec sa cape après une fin de carrière dans des films de Ed Wood où il recyclait ses célèbres grimaces, son ton théatrale et sa gestuelle des mains. Et malgré un budget réduit (la Grande Dépression sévit aux Etats-Unis, et produire un film épique n'est pas évident), Dracula contient également son lot de superbes décors. On retient surtout le chateau du comte, son caveau et son abbaye où les toiles d'araignées parmis les ruines viennent ajouter du cachet au film.

    Pour une première adaptation officielle du roman au cinéma, Dracula n'est pas aussi spectaculaire que l'on pourrait supposer à première vue, surtout si on le compare à une autre production Universal de l'époque, le superbe Frankenstein de James Whale. Mais avec son ambiance bizarre et surtout Bela Lugosi, qui encore aujourd'hui est l'incarnation parfaite du comte, le film de Tod Browning reste une des meilleures versions existentes, et un film de vampires majeur.

    Note finale : 8,5/10 


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  • Titre
    : Häxan, La Sorcellerie à Travers les Ages (Häxan) 

    Réalisateur : Benjamin Christensen 
    Année : 1922 
    Genre : Fantastique, Sorcières ! 
    Avec : Maren Pedersen, Carla Pontoppidan, Benjamin Christensen, Tora Teje, Elith Pio 
    Pays d'Origine : Danemark, Suède 
    Durée : 1h40 

    Des trois versions connues de Häxan, c'est de la plus longue et en monochrome qu'il sera question dans les lignes qui suivent. Pourquoi? Et bien tout simplement car c'est la plus complète, voilà. Sorte de documentaire sur la sorcellerie de l'antiquité à nos jours, en s'attardant forcément sur le Moyen-Age, Häxan associe aux informations et détails historiques des scènes reconstituées par Benjamin Christensen, souvent spectaculaires et fantastiques. 



    Passionnant du début à la fin, Häxan fascine aussi bien avec ses nombreux intertitres explicatifs (datant de 1922, le film est muet) et documents cités par l'auteur (dans un soucis d'exactitude historique) que par ses images magnifiques. Le film a couté une fortune pour les années 20, et contient à peu près tout ce que l'on peut imaginer comme effets spéciaux de l'époque en plus de nombreux décors et costumes. On note tout particulièrement un superbe diable omniprésent, joué par le réalisateur lui-même et qui aura droit à plusieurs apparitions impressionnantes. Se voulant également une réflexion sur la sorcellerie, le film évoque les superstitions, la façon dont elles ont évolué pour en venir, aujourd'hui, à des explications psychiatriques (qui ne remplacent pas totalement les vieilles croyances). Et parmi les scènes de folie, celle où une nonne devient folle dans son couvent est mémorable. A la fascination qu'exerce sur nous les images s'ajoute l'étrange musique composée par Matti Bye en 2007, qui complète parfaitement l'ambiance du film. S'approchant souvent du film d'horreur fantastique typique de l'époque, Benjamin Christensen en profite pour dénoncer les répugnants excès provoqués par l'obscurantisme religieux et la stupidité qu'il véhicule, ajoutant par légères touches un décalage humoristique accentuant l'absurdité de certaines informations.

    Film absolument culte, Häxan est aussi bien un document passionnant sur la sorcellerie qu'un magnifique film fantastique dans lequel les sorcières se réunissent lors de sabbats frénétiques pour embrasser le postérieur du démon. A voir absolument dans sa version la plus longue, afin de profiter au mieux de son ambiance mystérieuse, des nombreux intertitres et des teintes du film.


    Note finale : 10/10 


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  • Titre
    : L'Étrange Créature du Lac Noir (Creature from the Black Lagoon)

    Réalisateur : Jack Arnold
    Année : 1954
    Avec : Richard Carlson, Richard Denning, Nestor Paiva, Julia Adams 
    Genre : Horreur, Fantastique
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h20



    Chronologiquement le dernier des "grands monstres" des studios Universal, La Créature du Lac Noir a aussi la particularité de ne pas être une adaptation d'un roman, contrairement à Dracula, Frankenstein ou encore L'Homme Invisible. Sorti quelques années avant que les studios Hammer ne remettent au goût du jour vampires, momies et loups-garou, le film a eu un tel succès qu'il a eu deux suites, quelques plagiats (La Créature de la Mer Hantée de Roger Corman, voire [critique]), des tas de produits dérivés... mais pour le moment aucun remake !

    Dans L'Étrange Créature du Lac Noir, des paléonthologues découvrent dans la forêt amazonienne un fossile d'une main monstrueuse ayant appartenu à une espèce inconnue et humanoïde. L'équipe envoyée sur place doit rapidement composer avec la disparition de certains de ses membres, et la présence d'une créature vivant dans les profondeurs du fleuve. Proposé à l'époque en 3D alors que la couleur au cinéma commençait à se développer, le film a marqué de nombreux esprits probablement grace à l'apparence de la créature, très réussie. On peut retrouver cette espèce d'homme poisson préhistorique dans bon nombre d'oeuvres plus récentes, comme par exemple Abe Sapiens dans les Hellboy de Del Toro. Une prouesse qui se confirme lors des nombreuses scènes sous l'eau où on la voit en train de nager d'une manière assez spécifique pour faire vrai. Au délà de la performance des maquilleurs et des costumiers, L'Étrange Créature du Lac Noir reprend à peu près tous les codes du film de monstre classique, empruntant surtout à King Kong, mais aussi à Frankenstein par exemple : l'affrontement des hommes et de la créature est à la fois une illustration du combat des humains contre la nature mais aussi de la peur de l'inconnu. En voulant à tout prix tout exploiter pour en tirer profit, les paléonthologues vont se retrouver face à des choses qu'ils ne maitrisent pas... Et leur réaction face à l'inconnu ne sera pas la compréhension mais l'agressivité, alors que Gill-Man (le petit nom de la créature) lutte plus pour sa survie dans son milieu naturel que par goût du meurtre. Pas d'une originalité folle dans ses thèmes, ni dans son scenario suivant un déroulement classique, L'Étrange Créature du Lac Noir se démarque cependant de bon nombre de films fantastiques produits par Universal en laissant de coté tous l'attirail gothique des Dracula, Frankenstein et compagnie vieux de déjà 10 ou 20 ans : pas d'époque victorienne ni de ruines sous la lune ici, mais la jungle et des types en maillots de bain tout le long. L'ambiance en prend peut-être un petit coup, mais le petit coté film d'aventure n'est pas déplaisant. Dommage par contre que des scènes sous-marines parfois trop longues et la linéarité d'une histoire, certes pas désagréable mais trop convenue, ne permettent pas à L'Étrange Créature du Lac Noir de se démarquer réellement autrement que grâce à son "monstre".

    Toujours épargné plus de soixante ans après par une tentative de modernisation, L'Étrange Créature du Lac Noir n'est peut-être pas un choc esthétique, malgré quelques jolies scènes, ni une révélation scénaristique. Mais une bonne série B qui tient la route, avec un monstre magnifique qui, au fil des ans, peut faire oublier les longueurs et défauts du film culte de Jack Arnold

    Note finale : 7,5/10 


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  • Si vous tombez sur ces lignes, c'est que vraiment vous ne savez pas quoi faire de vos cinq prochaines minutes. Alors prenez le temps de regarder ce petit court de Henry Selick, le réalisateur de L'Etrange Noël de Mr Jack, James et la Pêche Géante et Coraline

    Slow Bob in the Lower Dimensions est étrange, onirique et dégage aussi quelque chose d'assez dérangeant, comme d'ailleurs pouvait le faire Coraline. Et c'est là qu'on se dit que Warner Bros a tout faux en confiant l'adaptation de Sandman à Joseph Gordon-Levitt, et qu'il aurait fallu des types comme Jodorowsky, Del Toro ou Selick (déjà familier de l'oeuvre de Neil Gaiman, puisque Coraline vient de lui), capable de se frotter à ce genre d'ambiances visuelles et de délires qui ne parleront de toute façon pas au grand public.

    Je vous laisse donc avec deux soeurs siamoises et un escalier qui se déplie tout seul. Et Slow Bob.

     


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