• Le film Warcraft réalisé par Duncan Jones devait sortir en décembre 2015. Et puis Star Wars VII a été décalé à décembre 2015. Et comme ils sont pas fous chez Legendary, ils ont décidé de décaler la sortie de Warcraft à mars 2016, histoire de ne pas trop subir la concurrence du film de J.J. Abrams. On apprend aussi que le film Warcraft sortira en 3D (baillement...). Pour le reste, et bien le film devrait s'intéresser à la première rencontre entre humains et orcs, et si le point de vue d'origine était celui des hommes ils se sont vite rendus compte que c'était idiot et on devrait donc suivre l'histoire des deux camps. On croisera aussi des personnages de l'univers des jeux vidéos tels que Durotan ou Lothar. La production annonce un film sombre, mais qui ne sera pas R pour autant. Ah, et Travis Fimmel et Colin Farrell devraient faire partie du casting.

    Et pour finir, voici un concept-art du film, on y a un apperçu de Draenor, le monde des orcs (où se déroulera la prochaine extension du jeu, rien n'est laissé au hasard). 

    draenor


     


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  • Titre
    : Action Mutante (Acción Mutante) 

    Réalisateur : Álex de la Iglesia 
    Année : 1993 
    Avec : Antonio Resines, Frédérique Feder, Alex Angulo 
    Genre : SF, Comédie 
    Pays d'Origine : Espagne, France 
    Durée : 1h30 

    En attendant la sortie prochain de Les Sorcières de Zugarramurdi, le nouveau délire d'Álex de la Iglesia (voir [critique]), se replonger dans son oeuvre ne peut pas faire de mal. Et tant qu'à faire, autant commencer par le début, Action Mutante, son premier long et qui, déjà à l'époque, avait fait pas mal de bruit (par exemple au festival d'Avoriaz, même si Braindead de Peter Jackson lui avait alors volé la vedette). 



    Dès ce premier film, les penchants punks du réalisateur sont évidents tant la volonté de bousculer les gens "tout beaux, tout propres" est présente, et ce dès le pitch du film : dans un futur proche où le monde est dirigé par les gens beaux et riches, un groupe de terroristes difformes ou handicapés décide de kidnapper la fille d'un riche industriel pour obtenir une rançon. Parmi les membres du groupe terroriste, on compte entre-autres un nain bossu, juif et franc-maçon, des frères siamois ou encore l'homme au QI le plus bas du monde, ce qui permet de se donner une idée de l'ambiance... La grande force d'Action Mutante est son scénario, qui regorge d'idées et de petites perles : le film surprend par la tournure que prennent les operations, et certaines répliques sont particulièrement jubilatoires ("on emmerde ces tapettes de surfeurs et on ne veut pas faire de régime!"). Les intentions sont bonnes, et Álex de la Iglesia assume totalement son propos jusqu'à son final déjanté et nihiliste, à grands coups d'humour noir et de cynisme : dans Action Mutante, les personnages sont pour la plupart idiots et pourris. Quand on sait à quel point le réalisateur aime parler de l'Espagne (la planète Axturiax est une référence à une région espagnole), on peut constater que le portrait de son peuple n'est pas des plus flatteurs. Mais la mise en scène du grand Álex ne suit pas tout à fait le scenario, et Action Mutante souffre de quelques maladresses et manques de rythme, le goût pour le gros bordel de son auteur et sa générosité sans limites amenant forcément des défauts. Mais ces imperfections font aussi le charme de cette première oeuvre, et semblent même si bien coller avec le sujet que l'on peut facilement les pardonner.

    Si Action Mutante est un film imparfait et souvent bancal, il a aussi déjà les qualités que l'on aime chez Álex de la Iglesia : folie, générosité, anticonformisme et humour noir et déviant. Pas un chef d'oeuvre, mais une série B atypique et attachante et assez jouissive.


    Note finale : 7/10 


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  • Titre
    : Pee Wee's Big Adventure

    Réalisateur : Tim Burton
    Année : 1985
    Avec : Paul Reubens, Elizabeth Daily, Mark Holton
    Genre: Comédie
    Pays d'Origine : USA
    Durée : 1h30

    Après quelques courts-métrages, dont le magnifique Vincent, le jeune Tim Burton réalise son premier long : une comédie étrange tirée d'un show télé de l'époque ayant pour vedette Pee Wee Herman, le personnage créé par Paul Reubens. Inconnu à l'époque, et probablement marqué par des experiences peu enrichissantes chez les studios Disney (où son travail n'est pas des plus apprécié, à l'époque), Burton réussit dès son premier film à se démarquer, à apporter à cette commande sa personnalité hors norme, ce qui explique probablement pourquoi Pee Wee's Big Adventure n'est pas totalement oublié aujourd'hui.



    Car il faut bien le reconnaitre, cet éternel enfant excentrique qui part à la recherche de son vélo disparu à travers les USA n'est pas, sur le papier, un film appelé à devenir culte. Et pourtant, il y'a dès le début, avec tous les objets incongrus de Pee Wee, un on ne sait quoi de magique : on aurait tous aimé avoir une maison comme la sienne quand on était enfants, ça nous rappelle les cartoons, c'est ludique, c'est original, ça fonctionne. Et puis il y'a le personnage, à la fois très agaçant (sa voix et ses exclamations peuvent faire perdre quelques neurones sur la longueur), mais aussi attachant : véritable marginal complètement à coté de la plaque, se la jouant gros dur par moments, Pee Wee a tout du héros burtonnien. Chez quelqu'un de plus cynique, on aurait pu s'en moquer, en faire un mec un peu attardé ou quelqu'un dont les rapports à l'enfance auraient pu être plus malsain... Mais il n'y a pas chez Burton cette volonté de se moquer, tout comme il n'y a pas d'ironie dans Ed Wood quand Johnny Depp s'habille en femme. Burton aime ses personnages désaxés et tient à leur rendre justice. Et puis surtout, il y'a dans Pee Wee certaines scènes mémorables. On peut penser au bar de gros motards qu'il rallie à sa cause en leur chantant une chanson, mais les deux plus marquantes sont celles qui marquent le goût de Burton pour des choses plus sombres associées à des délires visuels colorés et rigolos : un cauchemar avec plein de clowns dedans, et surtout une rencontre avec la terrifiante Large Marge dans son camion, par une nuit noire, "celle où arrive le pire des accidents, celui où l'on meurt". Et puis il y'a ces statues de dinosaures, la course-poursuite totalement délirantes dans les studios de cinéma où Pee Wee croise les Twisted Sisters, etc... Plusieurs éléments qui permettent à Pee Wee's Big Adventure de se démarquer par sa folie et son énergie mais aussi des trouvailles visuelles qui confirment que déjà très jeune, Burton était un réalisateur de génie.

    Malgré des défauts, comme sa longueur, sa naïveté et son coté criard qui le rendent parfois indigestes, Pee Wee's Big Adventure est une comédie loufoque et étrange qui s'apprécie encore aujourd'hui grâce aux apports de Tim Burton, qui au cours de certaines scènes affiche ses intentions et semble déjà annoncer sa comédie suivante, le tout de suite plus macabre Beetlejuice.

    Note finale : 7,5/10 


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  • Titre
    : Les Sorcières de Zugarramurdi (Les Brujas de Zugarramurdi)

    Réalisateur : Alex de la Iglesia
    Année : 2013
    Avec : Hugo Silva, Mario Casas, Carmen Maura, Carolina Bang
    Genre : Fantastique, Comédie, Horreur
    Pays d'Origine : Espagne
    Durée : 1h50

    Présenté en avant-première au PIFFF, Les Sorcières de Zugarramurdi était introduit par son auteur, le totalement fou Alex de la Iglesia, de la manière suivante : "je suis gros, je suis vieux, je suis divorcé, c'est un film qui me ressemble. C'est un mauvais film, fait par un mauvais réalisateur pour de mauvaises personnes comme vous". Voilà qui donne le ton de ce nouveau délire dans lequel des braqueurs fuient après un casse, le gosse d'un d'entre eux sur les bras, et vont trouver refuge dans un patelin historiquement connu pour être un repère de sorcières.

    Les Sorcières de Zugarramurdi commence très fort, la scène du braquage fourmille d'idées hilarantes et totalement déjantées (ne serait-ce que parce qu'une partie de la bande est déguisé en Jésus, Bob L’Éponge ou Homme Invisible), et très vite on se rend compte qu'en effet, ce bon gros vieux d'Alex a l'air marqué par son divorce. Les femmes sont rapidement décrites comme des êtres tyranniques, égoïstes et manipulateurs. Les sorcières du titre, ce sont elles en général. De là à parler de misogynie? Du tout. Car les personnages masculins sont particulièrement idiots, incapables et irresponsables. Comme d'habitude, tout le monde en prend pour son grade et l'humour cynique d'Alex de la Iglesia fait mouche à chaque fois dans une première partie survoltée et réjouissante. Quand on est familier de son univers, on ne serait presque plus surpris d'ailleurs : tout va bien, Bob L’Éponge se fait abattre en pleine rue, y'a un type dans un coffre, y'a Jésus qui se promène l'arme au poing... Cela peut paraître bizarre, mais dans un univers aussi fou on se sent en terrain familier, impression renforcée par la présence au casting de gueules récurrentes de son cinéma, ou d'acteurs aussi vus dans d'autres films de genre espagnols (au hasard, chez Balaguero).



    Si il y'a bien une qualité dans le cinéma d'Alex de la Iglesia, c'est la générosité. Il veut tout donner à son public, y aller à fond. Quitte parfois à en faire un peu trop, là où le film aurait gagné à couper dans certains dialogues et à perdre quelques minutes sur sa durée totale. Le rythme baisse donc inévitablement lors de la cavale des braqueurs, et si le ton reste rigolo c'est là que les sceptiques vont commencer à sentir le temps passer. Parfois qualifié d'hystérique, le plus dingue des réalisateurs espagnols (et européens?) en remet pourtant une couche lors d'une dernière partie spectaculaire de nouveau totalement folle : les sorcières se déchaînent, grimpent au plafond et cherchent à invoquer "quelque chose". Visuellement, on n'échappe pas à quelques images de synthèse inévitables mais pas dérangeantes, et Les Sorcières de Zugarramurdi est dans l'ensemble agréable à regarder (mention spéciale pour un générique très graphique qui nous plonge tout de suite dans l'ambiance). Certains plans sont même particulièrement beaux, et on admire la démesure de certaines scènes : Alex de la Iglesia a probablement profité d'un budget conséquent et tant mieux pour lui! Les sorcières, figures fantastiques que l'on ne voyait plus trop, semblent de nouveau intéresser le cinéma depuis un an ou deux, et c'est tant mieux. Impossible de ne pas penser à la fin de Dark Shadows de Burton d'ailleurs, lors d'une scène où l'une d'elle commence à détruire les murs autour d'elle pendant un gros chagrin d'amour, et le sabbat des Sorcières de Zugarramurdi enterre largement celui de Hansel & Gretel Chasseurs de Sorcières !

    Un début complètement déjanté et une fin à la fois grotesque et épique nous font oublier les quelques défauts des Sorcières de Zuagarramurdi. Derrière ses airs de grosse série B, le film est une nouvelle réussite pour son dingo d'auteur, même si à vouloir tout offrir à son public il en oublie parfois d'être plus concis et s'égare un peu. Rien de bien méchant, juste une grosse envie d'y aller à fond qui a toujours été présente et qui, on l'espère, ne quittera pas Alex de la Iglesia. Et malgré un discours assez dur sur les relations amoureuses, le film est peut-être un de ses moins noirs et les plus optimistes. C'est qu'il s'attendrirait presque, ce vieil homme gros et divorcé.

    Note finale : 8,5/10

     


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  • Titre
    : L'Etrange Couleur des Larmes de ton Corps 
    Réalisateur : Hélène Cattet, Bruno Forzani 
    Année : 2013 
    Avec : Klaus Tange, Ursula Bedena 
    Genre : Thriller giallesque experimental 
    Pays d'Origine : France, Belgique, Luxembourg 
    Durée : 1h40 


    Après Amer et un segment pour les ABCs of Death, Hélène Cattet et Bruno Forzani continuent leurs expérimentations visuelles, toujours fortement influencés par le giallo à la Argento et le cinéma des années 70. Dans L’Étrange Couleur des Larmes de Ton Corps, nous suivons un homme revenant de voyage qui découvre que sa femme a disparu... Et qui va découvrir que l'immeuble dans lequel il vit dissimule de bien étranges secrets.



    L'univers des deux réalisateurs est reconnaissable immédiatement, il faut l'admettre, toujours bel et bien le même. Effectivement, c'est très joli : l'immeuble dans lequel se passe le film est incroyable, la composition des plans est très étudiée et il y'a de très belles couleurs. Et dès le début, on remarque également ce travail sur les textures sonores : soupirs, cuir, lame du couteau : le film bénéficie d'un très gros travail sur les sons. Mais hélas, après avoir passé les premières minutes du film à se dire que c'est en effet très beau tout ça, le film commence à irriter. Dans leur volonté d’expérimenter (tout à fait louable, cela dit), Bruno Forzani et Hélène Cattet se lance à fond dans la même voie que celle que tonton Dario empruntait pour son Inferno, et soyons franc : comme la "suite" de Suspiria, L’Étrange Couleur des Larmes de ton Corps peut très vite devenir pénible. Et c'est surtout sur le plan sonore que ça se joue (malgré une musique réussie, à la Goblin ou à la Fabio Frizzi) : le mixage rendant particulièrement agressifs certains sons, rendant leur répétition insupportable, notamment lors d'une scène répétée plusieurs fois où la sonnerie de l'interphone vous donnerait envie de coller des baffes à votre voisin. Certes, c'est probablement l'effet voulu, et si le but est de faire physiquement souffrir le spectateur, alors c'est réussi. Mais ça n'en est pas moins agaçant. Et, à moins de réussir à entrer dedans, hélas, cette oeuvre est fatigante. Même visuellement, on finit par se lasser et s'ennuyer de revoir les mêmes plans, encore et encore, de subir cette recherche perpétuelle de l'effet, ce maniérisme constant qui rend au final le film plus indigeste que fascinant. Il se produit alors une impression de fatigue physique, pas parce qu'on est rentré à fond dedans, mais juste parce que c'est fatiguant. Fatiguant pour les yeux, fatiguant pour les tympans (il n'est pas interdit de passer la moitié du film les mains sur les oreilles), fatiguant pour la tête. Car derrière ses délires arty que je n'ai pas envie de qualifier de poseurs, L’Étrange Couleur des Larmes de ton Corps n'a hélas rien à proposer : ce ne sont ni le jeu des acteurs ni le scénario qui nous donneront envie de le revoir. On note qu'au générique de fin le mot "couleur" du titre devient "douleur", et ce n'est pas pour rien. Ou encore qu'un personnage s'exclame "coupez moi le son, c'est infernal", et on le remercie de le remarquer.

    De L’Étrange Couleur des Larmes de ton Corps, on retiendra donc une répétition d'images et de sons jusqu'à un point donnant envie de hurler "stop!". Le but était de proposer une expérience sensorielle, et on peut dire qu'il est atteint : l'ennui n'a jamais été aussi physiquement insupportable face à un film. Et si ceux qui arriveront à entrer dedans pourront peut-être vivre le film autrement, hélas, pour les autres, ce sera l'irritation, la lassitude, l'ennui. Il faut des œuvres différentes, il faut encourager les démarches audacieuses. Il faut féliciter Bruno Forzani et Hélène Cattet pour leur courage, et leur souhaiter de pouvoir continuer à s'exprimer. Mais il faut bien aussi reconnaître que L’Étrange Couleur des Larmes de ton Corps est un film pénible, un véritable chemin de croix pour de mauvaises raisons (on ne souffre pas avec les personnages, on souffre de ne pouvoir baisser le son dans la salle) et qui pourrait avoir l'air incroyablement prétentieux si leurs auteurs n'avaient pas l'air aussi sympathiques.


    Note finale : 3/10 


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